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154,I

Français
Peter T. Ricketts

Première laisse (vv. 1-46) : Au nom du père glorieux qui nous forma à Son image, de ce seigneur, qui, de droit, a pouvoir sur tout ce qui est, je fais un dit qui est cher et bon à entendre à ceux en qui réside la bonne foi, mais aux orgueilleux qui vivent avec démesure, il ne sera jamais à leur goût, puisqu'ils ne prêtent pas attention à Dieu, car, pour notre salut, Il fut pris et lié à un pilier par des truands, puis battu et mis en croix et frappé d'une lance, le roi miséricordieux, et couronné d'une couronne très dure ; puis un faux felon L'abreuva de cette boisson terrible, fiel et suie pure mélangés avec vinaigre amer ; la passion qu'Il souffrit sans forfait fut grande, afin que Son peuple ne fût point livré aux tourments qui durent à tout jamais. C'est pour cela que les gens m'étonnent, car ils sont si empressés de négliger Ses commandements et ils s'appliquent à conquérir et à hériter dans cette vie misérable et à se déshonorer les uns les autres. On ne sait point combien de temps on aura à vivre et il nous est nécessaire de tout laisser à la mort, qui est tout proche de nous. Mais nous pensons peu comment nous pourrons entrer dans la noble cour sans pareil où il y aura vie agréable pour toujours aux journées pures et claires, fertile de tous les plaisirs, puisque fou désir nous incite à faire ce que l'on ne devrait pas faire et tout ce que Dieu prohibe, et plus nous devrions, pour cette raison, le délaisser, alors plus cela nous ranime, tellement ce qui nous est doux est amer dans la haute cour souveraine.
 
Deuxième laisse (vv. 47-66) : Car le temps est venu où l'on ne se fie guère à l'amour de Dieu, car, à présent, je ne vois ni empereur ni roi ni saint clergé, ni duc ni comte ni comtor ni baron qui suive le chemin de bien servir notre seigneur ; et autrefois ce n'était point la coutume, à l'époque de leurs ancêtres, que la plupart ne passeraient pas la mer jusque dans la terre de Syrie pour venger la vilenie que firent les Juifs traîtres à Dieu et qu'Il souffrit sur la croix ; ce n'est pas tellement la douleur qu'Il accueillit, mais puisqu'Il perdait la meilleure partie de Son œuvre, s'Il ne la (douleur) souffrait pas, et pour cette raison on devrait venger la souffrance excessive qu'Il subit.
 
Troisième laisse (vv. 67-80) : Et puisque Dieu voit que nous ne nous préoccupons pas de Lui, Il veut se venger de nous, car Il maintient les rois dans un état de douleur et de chagrin et de guerre déchirante, et ce n'est pas mauvais, car peu de gens se souviennent de Lui pour venger la peine mortelle qu'Il souffrit par notre faute, et que les Turcs déloyaux déshonorent le sépulcre de Dieu et l'Hôpital en les occupant et ont pouvoir là-bas sur Acre et Sur, de sorte que, si Dieu n'y est pas victorieux, ils (les chrétiens) sont en danger de tout perdre.
 
Quatrième laisse (vv. 81-100) : Personne n'aura rien gagné ici-bas quand l'un aura enlevé sa rente à l'autre ou l'aura obtenue. Croyez-vous qu'il ne fait pas payer Dieu, s'il le lui (à son prochain) enlève dans l'injustice et le péché ? Si fait ; qu'on ne comprenne jamais que Dieu le retiendra, ce méchant, et que, autant que le juste puisse tricher, Il ne le défendra pas, et Il punira l'oisif, quels que soient ses efforts ici-bas, là où nous serons jugés à juste raison, si, dans sa vie, l'on ne se repent pas de ses mauvaises actions. Croyez-vous qu'il n'offense pas Dieu, celui qui abaisse injustement la chrétienté et qui tue et emprisonne son frère chrétien par tromperie ? Il pense que Dieu l'en récompensera, selon ce qu'Il a laissé ici-bas dans ses écrits.
 
Cinquième laisse (vv. 101-121) : Le monde entier va à sa perte, si Dieu n'y prend pas garde, car je vois que l'un prend de l'autre ce que de droit Il ne nous livre pas ; l'un vit de rapine, l'autre de vol, l'autre plaide sans cause valable, l'autre se dispute injustement avec son voisin à tel point qu'il l'accuse jusqu'à le priver de tout pouvoir, l'autre empoisonne traîtreusement son frère en mangeant et buvant (en sa compagnie), l'autre tue pour qu'on ne souffle mot, l'autre vend de l'étain pour de l'argent, l'autre vend de la poussière pour de la farine de blé, et l'autre sa viande pourrie, jurant par Dieu qu'elle est bonne, et l'autre vend de mauvais draps pour de bons. Les gens s'adonnent à tant de grands crimes en paroles et par actions, que, si Jésus-Christ pardonne à un des cent, grand bien en ressortira.
 
Sixième laisse (vv. 122-157) : A présent, le monde est plein de tricherie, car on se tue soi-même et l'on tue son père, et le père tue le fils prodigue et le cousin et le frère ; la mère tue son enfant et l'enfant déshonore sa mère, et les prêtres par l'excommunication extorquent aux gens ce qui leur plaît ; et les empereurs causent de grands torts aux rois, pourvu qu'ils puissent le faire, et les rois en font autant aux comtes, et les comtes puissants déshéritent les barons tout le temps, et les barons enlèvent injustement à leurs chevaliers maintes belles propriétés, et les chevaliers de bonne famille vivent en volant les pauvres paysans. Il en est même certains qui enlèvent les bœufs de la charrue, sans respect pour la moralité, et les paysans se perdent aux jeux de boules, et les bergers aussi par le désir d'y jouer, car ils n'arrivent pas à s'en débarrasser, et les bêcheurs, comme ils demandent une grande récompense pour des services qu'ils surévaluent, et les médecins, mentant sur leur métier, eux qui ne savent rien, croient guérir et pourtant tuent, et pour cette raison, il est mauvais de les tolérer. Et les artisans et les marchands sont tous des menteurs ou des larrons, l'un envers l'autre feignant l'amour pour attirer des biens, et les jongleurs et les pèlerins se perdent en répandant le mensonge ; voilà comment ce monde truand séduit bien des pécheurs.
 
Septième laisse (vv. 158-213): Ce monde est tellement rempli de semeurs de discorde qu'il trompe femmes et maris tant et si bien qu'en badinage ils s'entretuent ; mais les femmes infidèles, quand elles sont engrossées par leurs amants, ces tricheuses laissent entendre que c'est de leurs maris qu'elles sont enceintes ; et elles croient avoir abusé leurs maris, ces malheureuses, alors qu'elles ont damné leur âme, et s'en trouvent trompées par des jouvenceaux à tête folle, et surtout par ceux qui sont tonsurés. Parlons à présent des aubergistes va-nu-pieds en mauvaises gens qu'ils sont ; à votre arrivée, vous serez très bien accueilli et servilement obéi par eux-mêmes et par leurs domestiques ; vous aurez des hôtesses à votre service, et ils tiendront à votre disposition ces pécheresses servantes, et quand ils vous auront reçu et que les viandes auront été préparées, ils vous proposeront toutefois de manger avec vous sous prétexte que vous serez bien nourri, et vous mettez à leur disposition des victuailles excellentes, selon que vous en aurez l'occasion, et si vous leur avez envoyé une oie ou des perdrix et des viandes fraîches et des salades et du pain blanc et des vins à la robe claire, (pour vos chevaux) ils vous vendront des avoines de mauvaise qualité et mal présentées et du foin pourri et des mangeoires percées. Puis, à vos frais, ils auront soigné leurs porcs et leurs grosses truies affamées, et, quand vous serez endormi, ils mangeront goulument ; et vous coucherez dans des draps usés et sur des matelas souillés, et l'on vous fournira des oreillers et des couvertures sales et incomfortables. Puis, au moment des comptes, vous serez maudit, si, sur deux soldes, vous ne leur donnez quatre sous complets pour leurs mauvais services. Voilà comment l'on vous remerciera pour les présents de viandes fines que vous leur avez offerts. Les gens sont si indisciplinées en ce monde que j'en reste bouche bée ; pour cela, il sera pardonné aux âmes des anges malheureux condamnés avec Lucifer.
 
Huitième laisse (vv. 214-291) : Grande doit être notre préoccupation, et il est de notre devoir d'être préoccupés, car nous négligeons le seigneur juste et bon ; Il est sincère et doux envers nous, et nous ne Lui obéissons pas, Lui qui souffrit maints grands tourments pour notre salut. Nous faisons peu de cas des premiers commandements qu'Il établit pour nous ; nous en laissons de côté par négligence, et pour cela, au Dernier Jugement, nous subirons le châtiment. L'un est vaudois et de Lyon et d'entendement faussé, l'autre hérétique, l'autre usurier, l'autre garde sans crainte en sa possession des titres (qu'on a payés) ou des deniers qui lui ont été confiés. L'autre est un débauché marié sans loi et sans remords, et l'autre dira des mensonges au sujet des quatre ... de Dieu. D'autre part, par hasard ou à dessein, il se fait du tort. L'autre est pour ses gens un mauvais maître, l'autre tarde à donner à son seigneur ce qui lui revient de droit et lui est fidèle, quand ce dernier est au pouvoir d'un roi. L'autre flatte son seigneur pourvu qu'il provoque querelles et disputes entre lui et ses compagnons jusqu'à détruire toute amitié. L'autre est un homme riche qui prend plaisir à avoir des serviteurs convenables, à qui, au bout de trente bonnes années, ne sera accordée que la vie sauve. L'autre voit tel seigneur entouré de pauvres mendiants qui le mettent en valeur tant qu'il est riche, et puis, si besoin s'en fait, il ne se souviendra plus d'eux. L'autre est gouverneur ou percepteur qui confie ses revenus au seigneur, tant qu'il lui est sympathique, de sorte qu'il ne se soucie plus de son âme ; et l'autre est sergent ou garde champêtre qui passe toute l'année à faire du mal en frappant d'amendes bergers et bouviers et d'autres qui ne connaissent pas la loi. L'autre est un troubadour fieffé menteur qui ne s'abstient pas de médire, si l'on refuse de lui offrir sans réserve des cadeaux somptueux. L'autre s'empresse de prendre draps ou deniers en caution, puis quand vient le paiement, il sera hardi, car il vous dira sans ménagement que vous êtes un grand usurier, et que vous lui avez rendu un grand service. L'autre est maquereau de femmes sans intelligence ; l'autre est un tricheur gourmand qui ne pense à rien d'autre ; l'autre est pauvre, beau parleur arrogant, qui chaque jour cherche querelle ; l'autre est médisant, menteur à propos d'autres et de sa propre naissance ; l'autre est ribaud et coureur de tavernes qui toute l'année dilapide son argent dans les auberges et les celliers, car cela seul occupe sa pensée. Nous avons tant de ces mauvais métiers, Mère de Dieu, que nos âmes tombent en déchéance, si tu ne nous recommandes pas à Dieu, pour que pitié prévale en Lui à notre égard, qu'Il nous préserve des chemins de l'enfer, puis qu'Il nous créa à Son image, car le bon ouvrier ne doit pas laisser son œuvre en de mauvaises mains.
 
Neuvième laisse (vv. 292-327) : Mais je vous poserai une question : Pourquoi Dieu souffrit-Il que son œuvre (qu'Il créa bonne et belle à son image) soit ravie par un autre, ou que la permission lui en soit accordée, et souffrit qu'elle soit envers Lui si perfide que dans Son soupçon Il la maltraite ; ni pourquoi personne ne la protège, sa bonne œuvre, d'un intendant infâme qui souffre que l'œuvre qu'Il créa avec tant d'art soit détruite ou attaquée ou brisée par quelque mauvais guerrier félon. Si donc elle ne devait pas être reconstruite par Dieu mieux encore qu'elle ne l'avait été au commencement, chacun devrait prendre garde à ce que, par le fait de traîtres ou de larrons ou de quelque pacte impie, Dieu ne perde pas Sa maison, car l'ennemi ne s'applique qu'à tromper les troupes qui s'y trouvent, et celui qui ne s'avise pas d'y garder Dieu en garnison ne sera pas à même de défendre tous ceux qui sont dans ses murs, (....................), car Il jette hors de Ses terres celui qui a malmené sa grande œuvre sans aucune raison valable ; honte lui en sera imputée sur jugement du Pré Néron (le Vatican), où l'ennemi nous guette, si nous perdons aux yeux de Dieu par notre faute, et qu'Il nous condamne, ou, si mon fol esprit cache Son œuvre, je demande pardon afin que mon âme ne soit pas arrachée à Lui.
 
Dixième laisse (vv. 328-389) : Chacun de nous peut savoir vraiment, si notre entendement est assuré, que Dieu donne à l'homme les facultés d'entendre et de voir et de comprendre pour distinguer le bien du mal, et il peut choisir de renoncer à l'un ou l'autre, jusqu'à ce qu'il change d'avis. Mais il sait bien que l'on ne doit donner son soutien ni à la mauvaise action ni à la mauvaise parole, mais qu'il doit, s'il le peut, détruire tout cela, pour que Dieu ne le haisse pas. Et puisque Dieu nous a donné le pouvoir de faire le bien et de fuir le mal, nous pouvons bien le faire en effet, car Il ne nous fait pas l'injustice, à dire vrai, de laisser choir nos âmes, mais il se peut bien qu'Il (nous) les retire ; mais s'il Lui plaisait de ne point nous donner le pouvoir ou le désir de faire le mal ou de faire notre devoir envers Lui, nous n'aurions pas, ni Lui ni nous, à nous soucier de l'extinction de nos âmes. Mais j'espère en toute foi, puisqu'Il voulut nous les insuffler, qu'Il veut les retenir auprès de Lui, pourvu qu'on ne se détache pas de Son amour. Vous pouvez savoir que Dieu ne nous donna pas vie dans ce monde pour toujours mais plutôt pour savoir lequel se conduira bien ou mal jusqu'à la fin ; Il abandonne les mauvais et retient les bons auprès de Lui dans la garnison du paradis, où, à tout jamais, l'on vit dans la joie parfaite. Ira-t-il là celui qui fait plus de mal que de bien ici-bas, et par sa faiblesse honteuse, renonce à obéir à Ses commandements ? Il mènera à tout jamais une triste vie en enfer, ainsi qu'il convient, et de ce fait son âme sera détruite. A présent, je demande qu'on décide à mon égard, car j'ai longtemps mené une vie dissolue en prenant le mors aux dents, mais, avant que mon âme ne quitte mon corps, que j'aie foi en Dieu !, s'il Lui plaît, qu'Il me donne une vie qui me mette dans le chemin qui mène au port, par lequel, sans échec, l'on peut passer sans se perdre. Mère de Dieu, pleine de grâce, si vous ne vous souvenez pas de nous, maintes âmes périront, si Dieu nous juge d'après ce qu'Il y voit. Dame, venez-nous en aide, en nous faisant juger avec pitié. Dame, puisque par votre mérite, Dieu vous accorda la grâce qu'Il vous fit, quand Il vint en vous, devez persister à prier que nous soyons tous de Son parti ; Dame, tout bon chrétien croit que, pour cette raison, vous devez être entendue.
 
Onzième laisse (vv. 390-425) : Mais je vous dirai comment Notre Dame reste muette de prière à l'égard des esprits méprisables des gens, mal avisés qu'ils sont, mais qui, jusqu'à la fin ne donnent ni secours ni aide aucuns à leurs âmes, car ainsi mainte âme en est trompée ; il n'y a rien de si certain ni de si sûr qui puisse s'affirmer jusqu'au moment où viendra la mort infligée par leurs propres mains ou par d'autres, et pour cela, celui qui rejette toute bonne action et qui, arrogant, ne se voit pas de si tôt mourir, car celui-là croit vivre longtemps, il meurt du soir au matin, et il ne sait point où il va ; pour cela on doit toutefois faire le bien, que ce soit en cachette ou ouvertement, quand on peut, à son pauvre voisin ou à des gens de lui inconnus. Admettons qu'ici-bas l'aumône ne suscite pas la gratitude ; Jésus-Christ saura qui le servit là où l'aumône sera rendue, je vous l'assure, des milliers de fois plus grande qu'elle n'a été. A présent, qu'il (Jésus-Christ) décide à mon égard, car j'ai volé bien des aumônes que des mendiants demandaient à Dieu et que j'ai gardées pour moi par folie. Mais je prie la Vierge, qui nourrit Jésus-Christ, que mon âme ne soit pas perdue, mais qu'elle trouve sa place là où elle désire qu'elle (mon âme) soit, et que je puisse la servir de façon à ce qu'elle (mon âme) ne soit pas damnée.
 
Douzième laisse (vv. 426-471) :Car l'ennemi tend tant de pieges, et il n 'est pas de fourrées, prés, vergers, chemins battus, bateaux, ponts, rivages, jardins, vignes, terres défrichées, champs, terres en friche, vallées, vaux étroits, monts à pic, sorties, entrées, châteaux conservés ou ruinés, crucifix, images, hermitages cachés ou isolés, monastères de béguins où partout, selon ce qui a été depuis longtemps établi, le diable ne nous tende de pièges, lui qui est si ingénieux qu'il nous fait commettre beaucoup d'actes criminels. Même en paradis il y a eu des pièges ; il (le diable) a dû bien être mauvais, car ces pièges ont été conçus en paradis, dans le séjour de paradis, et maintenus en enfer, où il (le diable) a sa demeure, depuis, de même que les anges qu'il y avait conduits. Voyez, à propos de la race humaine, si elle doit bien être damnée, car les anges en sont au désespoir (....................) pourvu qu'on les mette à l'épreuve sincèrement, on pourra passer, vêtu ou nu, car on peut passer avec un sauf conduit décerné par un bienfait qui les (les pièges) rend inefficaces, et on ne saurait être mis à mal pourvu qu'on ne soit pas fatigué avant d'avoir fait la traversée. Et puisque Dieu nous les a voulu montrer, celui qui est empêché restera, à cause de l'outrage perpétré contre Lui ; et pour cela il mettra son âme en gage, à l'endroit où Lucifer est tombé, dans un état de péril. Prions Dieu qu'Ils nous amène tous pour que nous puissions faire le voyage, car il amène à la joie du paradis ceux qui le font de bon cœur.
 
Treizième laisse (vv. 472-539) : A Lunel fut composé ce dit qui blâme la vaine vie par Folquet, qui fut une source de mensonges car il se vante d'avoir commis tant de mensonges et de péchés qu'en une semaine quatre écrivains, si assidus qu'ils fussent, n'eussent pas fini de rapporter ceux-ci, issus de sa vantardise. Dieu le mette dans le droit chemin pour qu'il meure confessé, de sorte que son esprit soit accueilli dans la haute cour souveraine, où toute joie fleurit et croît. Maintenant prions Dieu qu'aux rois honorés dont paix (?) quotidienne, parce que la chrétienté ne s'abaisse pas par (..........) ni par eux ne soit (.....) (vv. 491-494?) (.....) ne souffre guerre lointaine de ceux-là, car Dieu le lui a confié, puisqu'elle est lumière du salut et clarté pour tous les chrétiens ; qu'il se garde de ne pas être blâmé par Dieu, car il (le pape) ne calme pas le grand trouble soulevé par les Siciliens, par quoi la chrétienté est secouée, et les païns s'en réjouissent. Ce roman fut commencé au nom de Dieu, qui pour nous s'incarna, et qu'il soit achevé en Son nom ; qu'Il nous préserve de la mort soudaine, et qu'il (le roman) soit envoyé à l'excellent comte de Rodez, qui est assurément plein de valeur, et, si cela lui plaït, s'il y voit une parole vilaine, qu'il examine l'œuvre, car l'intention en est bonne ; mais si le roman a sa source dans une œuvre qui ne méprise pas le bon jugement, qu'il soit transmis dans son livre, qui est fondé sur une œuvre ancienne. Monseigneur (.....), sachez que le bon évêque de Maguelonne atténue davantage ma folie, car, puisque je suis sur le déclin, je ne chante plus les choses vaines, mais je loue la sainte vierge et le seigneur qui naquit d'elle et qui soutient ciel et terre ; et puisque je suis protégé auprès de lui, je croirai en lui sans fausseté humaine ; et que Jésus-Christ en soit loué car moi, Folquet, j'ai fait un roman de la vie mondaine qui est façonné à partir d'une œuvre qui ne s'avilit pas. Le roman fut composé en l'an de grâce 1284 et narré par Folquet, qui a bien quarante ans, puisqu'il est coupable devant Dieu des péchés qu'on lui reproche.

 

 

 

 

 

 

 

 

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