I. Falconet, je vous vois enamouré de Guillelmone, et le marquis de Montferrat a tort de ne pas vous la donner; car je n'ai jamais vu un rufian qui pût mieux [que vous] conduire des femmes publiques et connût mieux le chemin du b...; et la malsaine ferait bien la paire avec le lépreux.
II. Votre lance fut très bonne, Taurel; à mon gré, elle ne se fût pas trouvée à la déroute. Quand vous alliez vers Crémone, de votre main vous tuâtes maint chevalier et piéton. Cependant, vous ne fîtes pas de péché à la boucherie, car tout d'abord vous vous enfuîtes loin de votre veau (?).
III. Falconet, celui qui vous trompe n'agit pas en homme courtois et les présents du marquis ne chargent pas votre valise. Désormais, votre roussin peut marcher plus léger par les chemins, et quand, la nuit, vous logerez a l'hôtellerie, soyez certain que vous y mangerez mal.
IV. Je ne crois pas qu'il vous donne et qu'il vous promette, Taurel, de tout ce mois. Jongleur monteur de roussin, enjôleur, vous serez bien habile si vous tirez des chevaux et des roussins de Guillaume Rentis; et, de plus, vous porterez des armes à la même enseigne que moi, car il donnera également à tous les deux.
V. Je vois que le seigneur de Tartarone s'est élevé. Il bâtit des châteaux et creuse des fossés; il guerroie et dépense et donne; il vole soir et matin sur les routes, et il a promis à ce fou de Galian [de lui donner] le palefroi du premier marchand [qu'il rencontrera].
VI. Par la foi que je dois à dame Guillelmone, Taurel, je tiens pour sensé le marquis de Montferrat. Il est juste qu'il porte couronne, car il a mené sa guerre à bonne fin, comme Renard fit de la sienne contre Sengrin; en effet, il détruisit Passiian grâce à la confiance [qu'il lut sut inspirer]; l'empereur avait conquis Milan par de meilleurs moyens.