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Français
Jean Mouzat

[GRAND CHANT DE CROISADE]

I. Que maintenant soit notre guide le vrai Dieu, Jésus Christ, car pour lui j’ai quitté des gens nobles et gais, et je suis parti du pays où j’ai été élevé, honoré et comblé — C’est pourquoi je le prie qu’il ne me tienne pas rigueur si j’en pars tout marri — Hélas, gentils Limousins, dans votre doux pays je laisse une belle compagnie de seigneurs et de voisins, et des dames de grand mérite, pleins de prouesse et de haute courtoisie, et c’est pourquoi je me plains, je languis et je soupire nuit et jour !

II. Et quel que soit ce cri qu’on entend, « Restez au pays ! » jamais aucune faveur qui m’échoie, ni riche lieu, ni profit ou conquête ne me retiendraient si j’avais accompli les vreux qu’après les calendes de Mai je sois complètement équipe et prêt, si Dieu m’en donne la facilité, et s’il lui plaît, je m’engage en pieux pélerinage ; de tout cela je lui sais gré ! cependant, les mains jointes et incliné devant lui, je prie sa Seigneurie qu’elle nous ouvre les ports et les chemins vers la Syrie.

III. Honoré et glorieux celui qui n’a pas failli à Dieu, car Dieu veut les preux et les hardis, et les éprouve ; ceux-là, il les a choisis, et il abandonne la gent honnie et méchante par qui il est trahi. Ah ! chétifs, malheureux, vous vous êtes occis vous-mêmes ! car votre avoir et la richesse vous font perdre le Paradis ; car vous êtes cupides et veules, si bien qu’aucun de vous ne pourrait faire ce qui plaît à Dieu, et c’est pourquoi Dieu vous renie.

IV. Désormais, l’Antéchrist, au gran dam du monde, a surgi, car tout le Bien perd courage et le Mal s’est avancé : il a saisi les mauvais riches, il les a pris et les a endormis ; et le péché, qui les emplit d’effroi, les tient mornes et tristes ; car le roi à qui est Paris préfère, à Saint-Denis ou là-bas en Normandie, conquérir des livres sterling que tout ce que Saïf-ed-Din possède et tient en garde — il peut être certain qu’il en sera comme il devrait être !

V. Laissons maintenant les abandonnes, ceux qui restent, en proie aux moqueries, et par les œuvres sincères et de bonne source, que soit par nous servi le Saint-Esprit de vérité, que nous prions pour qu’il nous entraîne, et que par de vigoureux faits d’armes, au grand dommage des Sarrasins, soient enfin conquis les Lieux Saints, et soit ouverte la voie aux pélerins — ce que nous enleva Saladin ; et que la pieuse Vierge bénie de Dieu soit notre protection !

VIa. Beau Maracdes, aimable et noble, que Dieu vous sauve, vous et les preux Poitevins, et Madame Maria, qui s’est acquis un beau mérite ; et que Madame Elis sache bien que, sans fourberie, je lui suis soumis où que j’aille ou séjourne.

VIb. Ah, aimable et noble Maracdes, que Dieu vous sauve et vous bénisse, vous et les preux Poitevins car ils sont tournes vers là-bas, et, nous les pélerins, qu’il nous laisse arriver en Syrie ; et que le comte Baudouin et le preux Marquis s’y trouvent.

 

 

 

 

 

 

 

 

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