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434,007b

Français
Jean Audiau

I. Entre Caldes et Panades, près de Sauta Seclina, le lieu que me donna le noble roi courtois, eu qui mérite s'affine je vis une jeune fille avec un paysan. Et la jeune fille lui disait: « Savez-vous où est le Seigneur Serveri ? Je l'ai tant cherché, pauvrette [que je suis] ».

II. Et moi, quand je vins, comme j'entendis qu’elle me réclamait, je lui demandai : « Pour quel motif cherchez-vous Serveri ? » Et elle, quoiqu'elle pleurât, répondit : « Seigneur, je le vis pour mon malheur : il passait près de Belvis, et mon ami m'a frappé parce que je parlais avec lui en tête à tête ».

III. — « Êtes-vous la bergère d'antan, qui me fit si grande fourberie: celle qui cherchait la bête? » — « Oui, Seigneur, et je ferais maintenant toute votre volonté ; je vous ai cherché pendant bien des jours, pour infliger au pâtre un dommage, puisqu'il m'a frappé à tort ».

IV. — « Puisque c'est pour causer un dommage à votre amoureux que vous êtes venue ici, Dame bergère, je ne saurais en être flatté. Poursuivez votre route ! Car en nulle femme, infidèle ou mercenaire, on ne trouve, sans amour, ni plaisir ni douceur, puisqu'elle s'offre sans [qu'il soit besoin de] prières ».

V. — « Seigneur, vous avez changé de dispositions : vous m'avez aimablement conviée à l'endroit que le Roi vous a donné, et cependant je n'ai point dîné. Et vous savez bien, en vérité, qu'un homme, qui frappe une femme sans raison, lui inspire la résolution de faire ce à quoi elle aurait difficilement consenti ». (?)

VI. — « Jouvencelle, je sais bien, en ce qui concerne les femmes, qu'on vous perd en usant d'autorité, comme en se montrant trop coulant. Nul ne peut se vanter de pouvoir vous maîtriser ou vous connaître, ni de pouvoir, quand vous fuyez, vous retenir. Aussi, qui veut tous garder ne doit ni vous lâcher ni vous serrer [la bride] ».

VII. — « Seigneur, je veux rester en votre compagnie, et j'ai confiance que vous saurez me tenir : puisque j'ai perdu mon plaisir à cause de vous, rendez-le moi, beau Sire ».

VIII. — « Je vous donnerai ce dont vous avez besoin, jouvencelle, mais vous ne pourrez point vous vanter d'autre chose. Jeune fille, j'irai auprès de l'Infant, qui est mon Seigneur ».

IX. — « Si la Vicomtesse l'apprend, Seigneur, elle vous en saura mauvais gré ».
 

 

 

 

 

 

 

 

 

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