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Français
Jean Mouzat

[À LA LOUANGE D’UNE DAME SI AIMABLE QU’ON NE TROUVAIT PAS SA PAREILLE MÊME EN HONGRIE OU EN FRANCE]

I. Je ne me suis jamais éloigné de la gaieté ni des chants malgré le découragement ou le mal qui pouvaient m’advenir, car j’ai fait bonne figure alors que mon cœur était prisonnier, et j’amais on n’a pu savoir quel était mon tourment ; donc si j’avais l’allégresse au cœur, je saurais bien réjouir les gens valeureux, puisque je sais si bien dissimuler mes soucis.

II. Et puisque je sais si bien dissimuler mon mal, que jamais nul envieux mal appris ne fasse du zèle, pour trouver mauvais, et pour espionner les faveurs et le grand bien-être que je reçois d’Amour ! Et si je puis faire la paix avec ma dame, elle me fera une grande miséricorde, tant il y a de temps que je suis resté sans voir son aimable personne, car j’e n’attends aucune autre joie.

III. Et vous, Amour, qui m’avez tant promis votre secours, souvenez-vous-en maintenant : allez vers elle, et que Merci aille vers vous, et moi j’irai là-bas plein de confiance en vous ; et si elle me témoigne amitié ou faveur, je vous en saurai gré à vous et à Merci ; mais seulement après ma dame, qui a pouvoir sur vous.

VI. D’autre secours je n’attends ni demande, mais d’elle seulement si je pouvais l’avoir, car je n’ai jamais vu de dame qui me plût autant, et pourtant, je suis allé en Hongrie et en France ! et si on me donnait Damoiselle Constance, tout mon désir ne m’enlèverait pas l’inclination que j’ai pour elle, que j’aime d’un amour si parfait. 

V. Car je suis plus heureux que le Prêtre Jean quand je me souviens d’elle, qui m’a conquis ; car avec son riche mérite et ses belles paroles courtoises elle me donne la joie et me promet le bonheur ; et à condition que j’aie mérite et honneur, et qu’après la joie m’adviennent des témoignages d’estime, tous pourront dire « Voilà un amant comblé ! » 

VI. Chanson, va t’en droit, par Montmélian, en Montferrat, et dis-moi au preux Marquis que sans tarder je le verrai, lui et le Comte de Blois, car tous leurs actes ont joyeuse apparence ; et dis-lui loyalement, sans crainte, que « Mos Conortz » me retient si aimablement de ce côté-ci, que c’est pour cela que j’y reste et que je ne le vois pas plus souvent.

 

 

 

 

 

 

 

 

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