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Français
L. Alibert

I. — Je veux que tous ceux qui ne cessent de me demander si je vais chanter encore cette année, sachent pourquoi je chante et pour quelle raison je m'en abstiens. Mon chant n'est pas si vulgaire qu'il soit commun à tous, car je veux le composer au moment où l'amour et les circonstances s'y prêtent le mieux.
 
II. — J'ai tardé, cette année, car ni ritournelle d'oiseau ne me satisfait, ni fraîche fleur de rameau ne m'ôte le souci de mon coeur, car il est si pénible et si profond que, pour peu, il serait mortel. Et rien ne peut m'en guérir, si ma dame ne veut pas faire un « oui » de son « non ».
 
III. — Les torts que causent les dames mettent le service d'amour mal en point, car elles font preuve de tant de mauvaise foi que les plus parfaits amants s'en irritent. On peut en trouver de telles — mais je ne veux pas autrement les désigner — que j'ai servies et qui auraient voulu une récompense ; elles accepteraient bien un salaire au lieu d'un cadeau.
 
IV. — Obéir de bon gré à tout ce que ma dame ordonne m'est si agréable et plaisant que je n'ai jamais enfreint ses ordres. Voyez si je mériterais de ne pas avoir perdu ma peine ! Sans me plaindre, j'ai enduré bien des maux. —encore que de son dommage j'eusse pu faire mon profit— mais jamais rien ne m'a plu, qui ne lui fût bon.
 
V. — Je suis toujours à lui reprocher de mentir et de me tromper au moment où je lui suis le plus fidèle. Maintenant j'ai certainement parlé en homme grossier, car elle
est fine et loyale et, moi, je suis un menteur et un perfide... Je la perdrai donc si je pardonne toujours ses torts ? Certes, oui, car c'est par la contrainte qu'on triomphe des méchants.
 
VI. — Les retards sont trop grands... Mais j'ai menti par ma tête ; plus je réfléchis, moins je vois qu'elle m'abuse en quoi que ce soit. Je ne peux donc dire d'Elle que du bien et pas autre chose, car sa beauté parfaite et son agréable conversation lui ont valu une telle réputation que qui lui veut du mal, ne trouve pas de compagnon.
 
VII. — « Plus qu'ami », les biens et les maux devraient être répartis également, mais, vous, vous avez la joie, le mérite et le profit, et, moi, je n'ai que dépit et tristesse.
 
VIII. — Manteau plus qu'impérial, en vous, il n'y a rien de faux, ni ourlet, ni agrafe, ni pan, ni fourrure : rien de plus ni rien de moins, raisonnablement, ne vous convient.
 
IX. — « Mon Pastoret », je le vois au-dessus de tous les barons pour courtiser, aimer, ou donner.
 
X. — « Mon Audiart », s'il était ce qu'il fut pour moi, je l'aimerais plus qu'aucun autre homme sous le ciel.

 

 

 

 

 

 

 

 

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