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Français
L. Alibert

I. — Je ferai une chansonnette dans l'accablement, puisqu'on m'a rendu chagrin. Sachez, en effet, que nous nous sommes enrichis, depuis que nous n'avons pas vu vos compagnons, d'un nouvel amant, dont tout le monde parle, car ma dame est semblable à une lionne. Maintenant, je sais que les pierres d'Alzonne (de Naurouze) se touchent, puisque celui-là peut entrer le premier qui donne davantage.
 
II. — Bien que j'en aie eu de la joie, maintenant je veux en être entièrement privé et purifié, car je ne tiens pas à être appelé cornu pour tout l'empire des Grecs. J'aime une autre dame qui me gratifie plus largement de sa gentille conversation, tandis qu'elle m'abandonne. Il est bien déçu celui qui loue le faux amour. Et la dame qui délaisse son ami pour de l'argent, déchoit.
 
III. — Si j'avais su qu'elle fût pareille au lion, j'aurais eu à son intention un cheval gris-fer, puisqu'on ne peut s'en rendre maître, que si l'on est ainsi monté. Ma Dame a reçu un triste salaire, car pour de l'argent, elle s'est départie de bon prix. Si j'avais su qu'elle fût venue à moi par intérêt, elle aurait pu toucher aussi un salaire de moi.
 
IV. — Je lui aurais fait d'autres cadeaux qui auraient pu valoir tout autant pour elle ; mais elle n'aime pas les chansons ; au contraire, elle se plaint sans cesse de moi, en disant que je fais trop de bruit autour d'elle et qu'elle ne veut pas être vantée aussi loin. Il lui aurait mieux valu être ma maîtresse gratuitement plutôt que de vendre sa traîtresse beauté.
 
V. — Je la confie à « Baud de Foras », car, désormais, je ne veux y avoir aucune part, et je ne reconnais avoir éprouvé d'autre dommage que d'en avoir fait mon « Audiard». Ah, faux bouclier ! Vous vous laissez fendre si facilement qu'on n'ose attendre le coup derrière vous. Je suis bien décidé à vous faire payer cela chèrement : Si je vous ai élevée bien haut, bien bas je vous ferai descendre.
 
VI. — Hélas ! comme je meurs de désir pour la belle qui est dépourvue de tout mauvais artifice et si loyale sans tromperie, que jamais elle n'aima un lâche bâtard. Si elle voulait m'aimer, toute autre joie serait inférieure à la mienne. Et si elle voulait me favoriser d'un baiser, je ne me ferais ni tirailler ni déchirer.
 
VII. — Chanson, va-t-en trouver mon « Plus-loyal » et dis-lui que je sais une dame à vendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

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