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Français
S. Stronski

I. Que l’on ne pense point que je change mes chansons, puisque mon coeur et ma raison ne changent pas ; car, si j’étais favorisé d’Amour je m’en vanterais, mais d’en mentir je n’aurais aucun profit ; il me tient comme il arrive sur une balance : désesperé, avec un peu d’espoir ; mais il ne veut pas me faire mourir complètement pour qu’il puisse me tuer plus souvent.
 
II. Mais maintenant je vois ce que je n’ai jamais cru pouvoir arriver : je suis devenu jaloux de moi-même, à l’égard de ma dame, pour ne pas lui faire la cour ; puisque j’ai essaye avec l’amour tout moyen qui soit bon, et puisque rien ne me fait avancer, je lui ferai semblant de ne pas être amoureux. Hélas, qu’ai-je dit? J’ai voulu me cacher et voici que désormais elle sait déjà toute ma pensée.
 
III. Dame, je vois bien que le faux semblant(?) ne me sert à rien, parce que l’Amour ne veut pas que j’y sois rusé ; je vous demande grâce, car je ne me décourage pas encore, mon coeur étant si desireux de votre amour. Veuillez, s’il vous plait, accomplir ce que l’on dévine — (car on dit que je possède un autre amour) — et qu’il me soit donné de jouir de vous en secret ; et que le bruit vienne de la d’où il vient d’habitude.
 
IV. Dame, j’ai, à votre égard, espoir et peur : tantôt je m’en reconforte, tantôt j’en suis effrayé ; je crains, toutefois, que la peur ne l’emporte. Mais, parfois, j’ai d’Amour une consolation : il m’a, en effet, montré son charme [ou bien : le charme d’elle ?] avec une telle force que, depuis, il ne m’a plus pu donner de malheur ; et c’est dur pour qui peut subir à la fois le chagrin et le charme de la part de celui qui veut le détruire.
 
V. Puisque je sais bien que c’est un grand soulagement du tort quand on l’oublie, Amour ne me conduirait plus à une telle injustice si je pouvais devenir désamoureux ; mais la légèrete de coeur enlève [d’une part] maint malheur, et [d’autre part] j’en vois manquer maintes gens, et c’est pourquoi j’ai du doute ; car il convient que l’on prenne exemple des fautes d’autrui pour se garder d’en faire soi-même.
 
T1. Ah, dame Ponsa, quel effort fais-je pour vous de chanter et d’en avoir quelque allegresse maintenant que la mort de mon seigneur me fait du tort, car vous savez qu’il savait choisir qui on devait honorer et mettre en avant.
 
T2. Palais, dirige-toi vers sire « Aimant » et vers sire « Tout-le-temps » et dis leur sans hésitation que je suis bien tel que je le veux moi-même, et aucun sot ne m’en peut décourager.

 

 

 

 

 

 

 

 

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