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Français
Joseph Anglade

I.—Le doux chant que j'entends de l'alouette qui chante en ce moment, la douceur du printemps et la fine odeur des fleurs me donnent envie de chanter; aussi je veux aussitôt commencer un nouveau vers pour me réconforter moi-même; car Amour me presse fortement et me donne grande douleur; et cependant toujours je chante, je me réjouis et folâtre.

II.—Et je fais comme la salamandre, qui est d'une «froideur» si rude qu'elle vit dans le feu et qu'elle éteint la flamme sans en avoir nul dommage; ainsi moi, par bonne affection, j'étreins ce qui devrait me brûler; et il me semble que, si je ne me trompe pas, je m'améliore. Il n'y a pas eu au monde de si grand seigneur, comme je le serai quand ma dame en verra l'occasion (ou plutôt: quand il plaira à ma dame).

III.—Cependant, si on me donnait Alexandrie, je ne voudrais pas changer pour nulle autre celle qui est fleur de Jeunesse et saveur de Joie; car de mon vivant je ne pourrais en trouver d'aussi agréable, ni d'aussi aimable en paroles amoureuses: aussi je veux l'aimer, car elle m'a fait gagner en valeur et monter en honneur; et s'il lui plaît, elle peut encore me faire d'autres dons.

IV.—Car ce qui vaut mieux qu'Alexandrie et mieux que nulle autre richesse, c'est son amour qui m'enlèvera deuil et pleurs, qui me donnera joie convenable et me fera rester gai et joyeux. Aussi dois-je bien me réjouir et honorer davantage celle dont j'ai la faveur...

 

 

 

 

 

 

 

 

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