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063,004

Français
István Frank

I. — Il est bien juste que je fasse un vers, puisque l'envie me prend d'en faire un. On doit toujours s'efforcer de faire le bien. Il convient donc que je chante, plus que d'habitude, car l'amour que je ressens s'améliore et progresse chaque jour.
 
II. — Je vis en aimant et j'aimerai jusqu'à ma mort. J'aime, d'un cœur fidèle et d'une foi entière, la meilleure dame que je connaisse, la plus belle que Dieu ait jamais créée. J'ai pour elle un tel désir — je vous l'affirme et je ne mens point — qu'auprès d'elle jamais je n'eus une journée trop longue.
 
III. — Mon Dieu, quand la verrai-je? En la voyant, personne ne peut être triste ou affligé. Celui qui l'est ne me ressemble point, car moi quand je la vois, je ne me plains de rien. Je n'ose cependant lui révéler mes sentiments, je préfère attendre encore ce grand jour.
 
IV. — Que Dieu m'accorde la vraie joie de cette dame : jamais je ne lui ai demandé d'autre joie. Je l'obtiendrai, cette joie, si elle veut me la donner, ou jamais je ne me réjouirai, car aucune autre joie ne peut pénétrer dans mon cœur. Et si je puis être joyeux de cette joie, jamais plus je ne saurai avoir une mauvaise journée.
 
V. — Mon Dieu, je m'étonne que l'on puisse renoncer à aimer. Même celui que l'amour rend le plus malheureux en retire au moins l'avantage de devenir plus courtois et plus affable, celui-là même s'efforcera de faire de son mieux, et le plus souvent possible, ce qui lui procure l'estime de tous, tous les jours.
 
VI. — Je suis heureux quand ma dame permet que j'ose implorer sa pitié. Cela me suffit pour m'enrichir à jamais et je ne la tromperai jamais à ce sujet. Et si jamais je me sépare d'elle et que je l'abandonne, que Dieu ne me laisse plus jouir, tant que je vis, d'un amour fidèle, fût-ce pour une seule journée !
 
VII. — Les médisants m'ont fait bien des peines ; mais j'en connais un, et celui-là me pèse le plus sur le cœur : c'est pour moi qu'il se fait médisant. Jamais il ne s'en réjouira, à ce que je crois. Que l'on m'arrache les yeux si l'on peut m'en citer un, de ces médisants, à qui cela ait jamais procuré honneur d'avoir intrigué, même un seul jour !
 
VIII. — Personne n'a à craindre— même pas celle à qui je songe et que je désire — que je puisse jamais commettre la grossièreté de me faire médisant un jour.

 

 

 

 

 

 

 

 

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