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Français
Irénée Cluzel

I. Le comte de Provence : Chair et Ongle, je ne veux pas me séparer de vous, tellement je vous trouve robuste en plaine comme en montagne ; et que celui qui le désire se rie de moi, car je ne vous éloignerai pas de ma compagnie ni cette année, ni jamais — tant que je devrai guerroyer. Bien rusé sera l'homme qui vous dérobera à moi. Je ne connais nul autre cheval si bon ni si adroit. Aussi, ce sera mal à moi si je vous perds sans me servir de mes armes.
 
II. « Chair et Ongle » répond : Par Dieu, Seigneur, je dois bien vous remercier de ce que vous redoutez tant pour moi que la vie me manque. Je n'aurais pu échoir à nul autre seigneur qui me plût autant, lorsqu'on m'amena d'Espagne. Et, si vous m'avez plu, je ne crois pas vous déplaire, car jamais, depuis que vous m'avez eu, je n'ai souffert coup ni plaie — mais je mange à ma faim, et l'on me couvre bien ; ce sera donc mal à moi si c'est pour cela que je me perds !
 
III. Le comte de Provence : Chair et Ongle, je vous ai, et j'ai une joyeuse dame, ainsi qu'un fort château — que cela plaise ou déplaise ! C'est pourquoi je vous dis et vous fais savoir en toute certitude : je veux que vous viviez plus longtemps que Gigo de Galpert.
 
IV. Chair et Ongle : Par Dieu, Seigneur, tout cela ne m'inquiète pas, mais bien plutôt le dard dont on dit : « Qu'il tombe sur le fol ». C'est de lui que j'ai grand peur, et j'en suis fort troublé : aussi, je voudrais bien l'avoir présenté en offrande à Saint Marc.

 

 

 

 

 

 

 

 

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