I. Veillant en mon lit, il m'est venu à l'idée de donner conseil à ceux qui se font, ou qui, à l'avenir, se feront chevaliers, et de leur dire en quel endroit ce leur sera le plus séant. Je dis tout d'abord qu'un homme doit recevoir la chevalerie de son seigneur, s'il se trouve là, ou, à défaut, d'un vaillant chevalier, ou bien de quelqu'un qui soit chef de son lignage.
II. Le lieu qui, me semble-t-il, serait le plus convenable est une noble cité, ou une forte et grande ville ; (il peut aussi recevoir la chevalerie) lorsqu'il guerroie contre les ennemis, tenant au poing la lance et, au bras, l'écu, ou bien encore dans une église où il se trouve en dévotion ; et s'il agit de la sorte, il ne sera jamais blâmé par les chevaliers ni par aucun homme entendu qui, chaque jour, met sa pensée dans les nobles actions.
Tornada :
III. Je ne chante plus d'amour, ainsi que j'avais coutume de le faire, car je me vois trop avancé en âge, dans la crainte que cela ne puisse m'être imputé à mal par certains ; c'est pourquoi je m'en tais, et je ne saurais en chanter davantage.