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080,021

Français
Gérard Gouiran

I - Je ne me décourage pas, même si j’ai perdu, au point de renoncer à chanter, à me distraire et à me donner de la peine pour trouver comment recouvrer Hautefort que j’ai rendue au seigneur de Niort, puisqu’il l’a voulu. Ensuite, je me suis présenté devant lui en demandant sa grâce et le comte m’a pardonné en m’embrassant et m’a retenu auprès de lui ; je ne dois pas souffrir de dommage en cette occasion, quoi qu’il m’ait dit l’an passé, et peu m’importe le calomniateur.
 
II - Envers moi se sont parjurés trois comtes palatins, les quatre vicomtés de Limousin, les deux Périgourdins bien peignés et les trois sots comtes angoumoisins. Centule, Gaston et tous les autres barons se sont engagés envers moi ainsi que le comte de Dijon, le comte breton et Raimon d’Avignon, et aucun ne m’a jamais été d’aucun secours.
 
III - Un ami qui ne m’est d’aucun secours, c’est pour moi la même chose que mon ennemi qui ne me fait pas de mal. Dans une antique église de saint Martial, maints puissants m’ont prêté serment sur un missel. Tel qui m’a engagé sa parole de ne pas faire d’accord sans moi ne m’en a jamais rien tenu par la suite. Et cela ne fut pas bien de sa part de demander grâce et faire une paix séparée, je vous le garantis sur ma foi.
 
IV - Si le comte me traite bien, s’il ne m’est pas hostile, je lui serai très utile dans ses affaires, sûr comme l’argent, doux et dévoué. Et que le comte agisse avec la même intelligence que la mer : quant il y tombe quelque chose de bon, elle veut que cela reste en elle, et ce qui ne lui sert à rien, elle le rejette sur le sable ; c’est ainsi qu’il convient qu’un baron en use avec son pardon et, s’il prend, il faut ensuite qu’il donne.
 
V - Je veux prier le comte de placer ma demeure sous ma garde ou de me la donner ; car tous ces barons continuent à m’être hostiles : avec eux je ne peux vivre sans me disputer. Désormais, le comte peut me gagner sans que je manque à l’honneur et moi, je peux me mettre de son côté, le servir et l’honorer ; et je n’avais rien voulu en faire avant d’en arriver à être abandonné par Aimar.
 
E - Dame dont le cœur est avare de promesses et de dons, puisque vous me refusez votre couche, donnez-moi un baiser ! Vous pouvez ainsi m’enrichir et réparer mes pertes, que Dieu et sa sainteté me protègent !

 

 

 

 

 

 

 

 

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