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Français
Gérard Gouiran

I - À tous je dis que je ne veux plus vivre et je n’aurai jamais de joie aussi grande que le jour où je mourrai. Puisqu’en ce monde j’ai perdu mon Rassa, je voudrais l’avoir déjà retrouvé là-bas. Hélas ! seigneur, puisque je reste sans vous, j’en garderai toujours le cœur affligé tant que je ne vous aurai pas suivi.
 
II - Le cœur me fond ainsi que les yeux sous l’effet des larmes qu’en fait couler la dure douleur que je souffre, seigneur, depuis qu’on m’a appris que vous avait emmené avec Lui le Seigneur qui a les saints pour serviteurs ; nous devons tous Le prier, au nom de Sa bonté, de vous conduire avec Lui à la salvation.
 
III - Comte sincère, je veux que forment là-bas votre société Alexandre, Ogier, Raoul de Cambrai, Roland le fort, avec Olivier, son proche, Aton, Estout, Naimes, Oristain, Guillaume d’Orange et ceux que l’on estime le plus, que l’on tient pour l’élite du monde.
 
IV - De Lleida jusqu’à Verneuil, ni des Alpes à Roncevaux, ni de ce côté de la mer ni de l’autre, aucun prince qui eût jamais porté l’écu n’avait atteint un mérite aussi élevé. De fait, bientôt l’argent n’aurait pas valu l’étain, tant les gens en auraient possédé en quantité, car il l’avait rendu ordinaire.
 
V - Si Arthur, le seigneur de Cardeuil, que les Bretons attendent en mai, avait le pouvoir de revenir en ce monde, les Bretons auraient perdu à l’échange et Notre Seigneur y aurait gagné. Si Gauvain y revenait en leur faveur, il n’aurait pas compensé le fait qu’il leur eût enlevé davantage.
 
VI - Il se fera honneur en le recevant à Sa cour, car il n’y a jamais eu personne d’aussi remarquable, et je n’en connais pas de si brave, qui ait eu tant de mérite, car ce dont se détournaient volontairement les orgueilleux et les grands, lui s’y attachait, gagnant l’approbation redoublée de ceux qui l’avaient vu.
 
VII - Le mérite est tombé du sommet, à cause du comte qui tenait le rayon (de la roue de la Fortune), et la jeunesse est plongée dans le désarroi. Les amants ont perdu leur chef, de même que les puissants et glorieux jouteurs de tournois, les jongleurs, les soudoyers étrangers ; les dames ont perdu celui qui était le mieux élevé et les prêteurs celui en qui ils avaient le plus confiance.
 
E - Au nom de Sa puissance, que le Roi des rois retienne auprès de Lui le glorieux comte ; à cause de lui, tout le monde soupire et se plaint, car Il en a orné l’autre monde et appauvri celui-ci.

 

 

 

 

 

 

 

 

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