Falquet de Romans à Nicolet :
I. Nicolet, j’ai ressenti un grand tourment en vous voyant subir une défaite : plus que la lance, les éperons vous ont été utiles, j’ose le dire. Vous ne pouvez vous disculper du fait que vous avez rendu le haubert et l’épée, tout misérables, sans coup férir, à un homme à pied, et vous ne pouvez vous en justifier ; regardez si vous avez commis une faute envers la belle qui vous accueille gracieusement !
Nicolet de Turin lui répondit :
II. Ils sont de commerce trop rude, les Bourguignons, c’est pourquoi je les hais, Falquet : dès le début ils m’ont enlevé joie et rire ; ils sont ennuyeux, à mon avis, c’est pourquoi je me suis éloigné d’eux en fuyant et je me suis élancé à la poursuite du valeureux comte Geoffroy, dont je suis le serviteur, et aussi de l’excellent comte Hubert, que j’avais envie de voir.