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Français
Jean Marie Lucien Dejeanne

I. Allons, ami Marcabru, disons un vers d'Amour, car j'ai grandement à cœur qu'à l'heure de notre séparation notre chant soit entendu au loin.
 
II. Hugues Catola, faisons-le maintenant, mais je me plains de la fausse amitié, car jamais depuis que le serpent abaissa le rameau [devant Ève], il n'y eut autant de femmes perfides.
 
III. Marcabru, il ne m'est pas agréable que vous disiez d'Amour autre chose que du bien ; c'est pour cela que je vous invite à cette tenson, car Amour m'a fait naître et m'a élevé.
 
IV. Catola, tu n'entends pas raison : ne sais-tu pas comment Amour trahit Samson? Vous et les autres jobards, pensez-vous que tout ce que vous dit Amour soit vrai?
 
V. Marcabru, on ne trouve pas de gens qui affirment, au sujet du fort Samson et de sa femme, qu'elle lui avait enlevé son Amour à l'heure [seule] qui le vit s'épuiser.
 
VI. Catola c'est au pire [des hommes] qu'elle le donna et l'enleva au meilleur et elle perdit sa valeur le jour où son mari fut [par elle] trahi pour l'étranger.
 
VII. Marcabru, puisque vous déclarez qu'Amour est mélangé de tromperie, l'aumône est donc un péché et la cime est au-dessous de la racine ?
 
VIII. Catola, l'Amour dont vous parlez change insidieusement les dés ; après le bon coup, arrêtez-vous, disent Salomon et David.
 
IX. Marcabru, Amitié déchoit, car elle a trouvé lâche la Jeunesse. J'en ai au cœur colère et effroi, car elle [Jeunesse] a provoqué de si vilains cris.
 
X. Catola, Ovide montre ici et l'allure [des choses] le fait voir qu'il [l'Amour] ne méprise ni brun ni bai, mais s'adresse de préférence aux dégénérés (déchus).
 
XI. Marcabru, je ne pense pas que jamais t'aima l'Amour, vers qui tu es si véhément, ni que jamais il estima un être au monde moins que des jongleurs écervelés [tels que toi].
 
XII. Catola, jamais l'Amour ne fit un pas vers moi qu'il ne s'éloignât bien vite; et encore il s'en éloigne sans relâche et agira ainsi jusqu'à la mort.
 
XIII. Marcabru, quand je suis las et attristé et que ma bonne amie m'accueille avec un baiser, quand j'ôte mes vêtements, je deviens sain et sauf et guéri.
 
XIV. Catola, par amour du pressoir (vin), l'argent fait franchir au fou le seuil [de la porte] et puis montre à son œil la voie pour suivre les autres gens bafoués (décriés).

 

 

 

 

 

 

 

 

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