I. Soudoyers, par qui Jeunesse est maintenue et Joie également, entendez les raisonnements pervers des p. fausses, ardentes. En p. qui se fie est un homme trahi ; le fou, quand il s'imagine qu'elle rit, est bafoué.
II. Salomon dit, et on peut l'en croire, qu'au premier abord, elle est douce comme du vin préparé, mais qu'à la séparation, elle est plus cuisante, amère et cruelle qu'un serpent ; elle sait tant de tricheries, la pécheresse, que celui qui se lie avec elle s’en sépare marri.
III. Elle a l'apparence de la Chimère, qui est serpent par derrière, lion par devant, bœuf au milieu, ce qui la fait se distinguer du cheval bai et de l'éléphant. Celui qui la revêtait de poix ne s'est pas trompé sur les intentions de la traîtresse.
IV. P. ressemble au lion en ceci qu'elle est d'un orgueil féroce en commençant, mais puis, quand elle a assouvi ses désirs, jusqu'à ce qu'elle ait eu mille [amants], elle ne se prise pas un gant, c'est pourquoi souvent par libertinage pue la courtisane, comme dans les boucheries la charogne pourrie.
V. J'ai le désir de vous décrire l'usage de la p., qui, comme le serpent [de la fable], vole à l'oiseau son poussin. Et l'oiseau qui s'associe avec elle doit savoir que quand elle lui aura dérobé ses petits, il doit s'attendre à être lui-même mis à mort ou détruit.
VI. Le sage sensé ne doit pas s'adresser à elle, car si elle lui témoigne de la tendresse et des égards, quand elle l'aura rendu more (de couleur sombre) de blanc qu'il était...
VII. Également du riche qui suit son train, la p. en fait un misérable. Quand elle a tiré de lui le miel et le saindoux, elle lui montre la langue par dérision. Il est sauf et guéri de grande folie celui qui se détourne de sa voie avant qu'elle se l'attache.
VIII. P. est de si mauvais génie qu'avec ses douces paroles elle accueille et enveloppe tous ceux qu'elle peut lier dans ses entraves ; quand l'argent manque, elle les repousse loin d'elle. Donc elle renvoie et change souvent celui qui, affolé, veut s'associer à elle.
IX. P. a l'habitude de se refuser au riche si elle n'en reçoit la forte somme ; alors elle détend son arbalète ; elle vise l'endroit où elle sent le pain et le vin. Elle fait montre de grande gloutonnerie (bassesse), la tricheuse, quand elle délaisse les preux et choisit les déchus.