I. Plus on a de mérite, plus on devrait se garder de la folie. Car un homme de valeur peut facilement faillir, mais le méchant, à ce que je puis voir, ne commet pas une faute, quand il fait du mal, car c’est par nécessité que les méchants font du mal, tout comme les bons font le bien.
II. Il ne me plaît nullement d’entendre les méchants dire du mal des hommes de bien ; ils pensent cacher leur crime sous leurs médisances. Cependant, Dieu leur donne chaque année quantité de vin et de froment et ils ont beaucoup d’or et d’argent ; mais ils n’en dépenseront jamais pour faire le bien ; au contraire, plus ils en ont, moins ils valent.
III. Dieu ! Comment un homme riche peut-il s’abstenir d’être gracieusement hospitalier, d’être joyeux et surtout peut-il s’empêcher de donner quand il en a les moyens ? Dieu, en cela, a suivi son désir, car il n’a pas donné beaucoup à ceux qui donnent beaucoup et peu à ceux qui donnent peu.
IV. Mais on fait mieux et on est plus élégant en ce qui concerne les vêtements, la parure et l’extérieur en général ; on tient à être bien mis. Mais pour ce qui est de la libéralité et du service, je ne vois aucun progrès. Que deviendrez-vous donc, riches ? Vous mourrez un jour ou l’autre ; prenez garde de ne pas être surpris par le temps.
V. Comte de Comminges, on pourrait venir à vous sans peur ; car votre surnom signifie protection, si l’on sait l’expliquer, et le malheureux peut y trouver un soutien. Tout comme les fidèles croient trouver le salut dans la communion, le nom de Comminges doit avoir la vertu de sauver ceux qui croiront en lui.
VI. Empereur, vous possédez grand honneur, valeur et sagesse et comme votre valeur est si grande, je vous prends comme ornement de ma chanson.
VII. Guise, je ne me repens pas de vous louer, car il me plaît bien de le faire ; mais les vôtres, je ne les louerai en aucune façon, s’ils ne me traitent pas mieux à l’avenir.