I. J'aime entendre les hommes d'armes faire somier les trompes au milieu des combats, j'aime quand de part & d'autre les meilleurs archers tirent à traits serrés & que je vois une forêt d'enseignes. Alors le cœur du guerrier tressaille & s'anime de fierté.
II. Comte du Toulousain, plus j'examine les puissants, plus je vous vois au faîte de l'honneur, & je souhaite que Dieu m'accorde son amour, aussi vrai que votre noble valeur s'élève par-dessus la plus haute. Mais que celui qui aujourd'hui vous offense ne soit plus jamais aveuglément accueilli par vous comme ami.
III. Nous avons vu la Marche, Foix & Rodez faire défection tout de suite, dès le premier besoin. C'est pourquoi je les accuse, au nom de l'honneur & de la valeur dont chacun d'eux se dépouille. Car ils viennent d'entrer dans une telle voie qu'il ne se peut qu'Honneur les avoue encore pour siens.
IV. Je ne pense pas qu'il se lave jamais de son crime (car il s'est chargé d'un forfait pire que celui de Caïn), celui qui peut maintenant renoncer à l'amitié du comte de Toulouse. Qui fait défection à son seigneur ou manque à ce qu'il lui doit aura forcément à s'en repentir.
V. Si le roi Jacques, à qui nous n'avons pas manqué de parole, eût temi ce qui, dit-on, avait été convenu entre lui & nous, les Français, à coup sûr, auraient grande douleur & seraient dans les pleurs. Mais comme il fait défaut & ne prend pas les armes, tout le monde le regarde avec mépris.
VI. Anglais, couronnez-vous de fleurs ou de feuillage. Ne vous donnez aucune peine, même si l'on vous attaque, jusqu'à ce que l'on vous prenne tout ce que vous avez.