I. Puisque le beau temps vient à nouveau et fait de nouveau reverdir tout ce qui existe, je veux dire de nouveau qu’un nouveau désir m’appelle et me dit de chanter de nouveau une personne gentille, nouvelle (jeune) et avenante, à laquelle je me suis de nouveau fermement attaché, car je suis par elle de nouveau renouvelé.
II. Gentiment elle renouvela, la belle, mon gentil cœur, au gentil accueil qu’elle me fit gentiment ; aussi je songe toujours combien est gentille et parfaite la valeur qui la guide, et comment avec un gentil accueil elle m’a arraché gentiment du corps mon cœur parfait. Sans bruit, je fuis les gens (la société), car si le plaisir qu’on trouve avec autrui m’a plu [autrefois], il me déplaît [aujourd’hui], tellement ma « dame » me lie avec un gentil lacet.
III. Je l’aime tant qu’Amour me transperce le corps et fait languir mon cœur ; et, s’il veut me faire mourir en aimant, Amour qui me martelle ainsi, il peut le faire : j’aime si fermement ma « dame », qu’en l’aimant je me détruis moi-même et je détruis ma raison, car ...........................
IV. Je lui sais gré d’être vive (?), de savoir plaire aux gens de mérite et de faire louer sa valeur charmante ; je lui sais gré également de me leurrer ainsi, car, si je trouve un jour auprès d’elle une « merci » reconnaissante, elle connaîtra ma gratitude ; et « merci » également [connaîtra ma gratitude ?], sans aucun doute (?), si elle amène à gré (à écouter mon désir ?) celle en qui réside la joie, et par qui reluit avec reconnaissance le noble mérite honoré.
V. C’est un mérite accompli qui fait la valeur d’Audiart de Baux, d’elle et de lui (son mari) également ; aussi je crois assurément (?) que le mérite certain s’est fixé en lui, par qui le mérite vit honoré d’honneur.