I. Les autres auront beau se décourager & se désoler, quant à moi, la gaîté de mon caractère m’invite à chanter de l’amour & d’autre chose ; elle fait que j’ai au cœur de l’allégresse & du plaisir ; quoique les circonstances où je me trouve soient tristes, je fais un bon accueil aux biens & aux maux de l’amour.
II. Et je rends hommage aux Provençaux, puisque, sans récompense & sans qu’on leur en sache gré, sans qu’on les en remercie & sans qu’on les en honore, ils souffrent de mortelles peines & humiliations de celui qui est leur seigneur véritable, dépouillés comme ils le sont de leurs fiefs & de leurs terres.
III. Et celui qui s’empare de leurs possessions héréditaires, comme le coucou pond ses œufs dans les nids d’autres oiseaux, peu intelligent & encore moins adroit, croit s’être consacré à Dieu, parce que................. & qu’il s’est attaché la croix à l’épaule, pour aller sans danger par les déserts.
IV. Et je ne crois pas qu’on ait le droit de faire des reproches aux deux « Gombert » des Baux, car chacun des deux malheureux, dépourvus d’intelligence, a fait ce qu’il devait faire ; car le comte tend à leur perte les yeux ouverts, & eux, les yeux fermés, à leur propre ruine.
V. ..........................................
VI. Et que le lâche se repose................. En Provence il y a de ces seigneurs mous et cassés, à qui le courage fait défaut & qui valent moins que les Juifs & les Maures, aussi bien ceux qui habitent de ce côté-ci de la mer que ceux d’au delà de Tyr.
VII. Gardecorps est si bien fai te que j’aimerais mieux la posséder que d’avoir Acre, ou Edesse, ou Tyr.