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Français
Alexander H. Schutz

I. Je ne pensais plus faire des chansons sans (la) permission (de ma dame) ; mais voici que, malgré moi, je montre la pensée qui ne peut rester cachée dans mon cœur, tant m’en a donné (de pensées) celle à qui je me donne. Aussi commencé-je, comme celui qui a des soucis ; et si ma chanson n’est pas bien amoureuse, qu’on n’accuse qu’Amour et Merci, car s’ils avaient voulu agir envers moi de bonne foi, ma dame ne se montrerait pas si cruelle à mon égard.
 
II. — A peine sais-je ce qui m’est bon ou mauvais, tant je suis fâché et plein d’indifférence ; car si je désespère tout à fait de l’amour, je ne sors pas pour cela de sa prison. Que ferai-je alors ? Je souffrirai, plein de chagrins, et j’attendrai l’époque où ceux qui souffrent d’amour trouveront merci ; et je ne dirai pas : « A défaut d’autre bonheur, du moins que ma dame me reste. »
 
III. — Ah, parfait amour, il te suffirait d’une si petite récompense pour mettre mon cœur en grande joie : ce serait de faire savoir à celle que j’aime avec quel plaisir je m’abandonne, moi-même, à elle. (Vous ne désirez même pas mon avantage, puisque vous ne lui montrez pas qui vous êtes.) Mais n’y allez pas sans y mener Merci, car alors tous les biens seront réunis et celui qui en est privé en aura plus que suffisamment.
 
IV. — Amour, je crois que c’est pour mon malheur que je m’en prends à vous en vous disant d’aller voir ma dame ; car je vois qu’elle a tant de valeur sans vous, qu’elle ne m’écouterait pas, je pense, une fois son contentement trouvé (ailleurs ?) ; car sa beauté me fait tellement peur, que je crois presque qu’elle ferait honneur à Humilité, à Pitié et à Merci, et à vous-même, si elle vous désirait en sa compagnie.
 
V. — Mais, quand même, je la confronte avec vous, pour qu’elle daigne me retenir à son service ; et s’il lui plaît que j’en aie quelque plaisir, qu’elle se souvienne du « oui » et oublie le « non » ; et serais-je fou que cela ne me fâcherait pas : que Merci me rende ce que la raison m’ôte, car si je ne puis trouver merci auprès de celle que j’aime et désire plus qu’autre chose au monde, je ne sais à qui me plaindre de ma douleur.
 
VI. — Auprès de Fol Conseil, va de suite, chanson, et dis-lui qu’ici je ne trouve point merci auprès de Joie Nouvelle, si je n’ai l’aide de Mauvais Destin (??), vers qui je m’en retourne, puisqu’il me récompense si gracieusement.

 

 

 

 

 

 

 

 

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