I. — Je ne puis m’empêcher, quand le vent froid souffle et court, d’être éveillé, quelque peu joyeusement, par l’amour et par le temps devenu amer, alors que les oiseaux ne chantent plus dans la haie et que le bois a cessé de résonner doucement ; mais moi, j’ai le cœur si joyeux que je reprends (le chant) là où ils l’ont laissé.
II. — Et puisque l’hiver nous enlève l’été et que le froid chasse le gracieux temps, je dois trouver du plaisir dans le beau chant que j’ai commencé. Car, pour celui qui l’éprouve, un peu de joie avec le froid vaut mieux qu’une longue amitié au printemps quand tous les méchants sont satisfaits (?).
III. — Toujours vivront les accroupis et les perfides flatteurs au bec pointu, qui se font gardiens de femmes, d’où il arrive que les enfants sont des bâtards. Ceux-là ont rabaissé la noblesse par cette façon de courtiser [les dames]. Mais si l’on en pendait mille ou cent, Dieu serait bien vengé.
IV. — Je sais si bien qui sont les dupes que je suis tenté de dire mon avis ; ceux-là méritent de souffrir le cocuage qui se croient les plus rusés ; car les dames et les amants et les maris veulent tous courtiser ; si, en cela, ils sont pécheurs, il y en a peu qui puissent être sauvès.
V. — Jamais je ne croirai que Dieu oublie un bon amant ou un beau galant, s’il ne l’a pas convaincu d’un autre péché plus grave. Car les mauvais et les bons sont tous jugés et chacun reçoit son jugement. Voilà pourquoi, à l’heure du salut, les faux seront perdus et les vrais trouvés [tels].
VI. — Par le cœur et la volonté, Dieu connaît l’homme à fond ; et si notre volonté ne s’accorde pas à la sienne tous et toutes nous sommes inculpés... si les mauvais penchants ne vont pas ailleurs et si les bons ne restent pas ici (en nous) pour nous guider.
