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034,002

Français
Jean Mouzat

I. — L'allégresse commence en un beau mois, dans la meilleure saison de l'année, quand les oiseaux font relentir leur chant, grâce au doux temps d'été qui apporte une délicieuse saveur, et pour cela se réjouissent les chanteurs — et moi, hélas ! je retourne à la brûlure du désir...
 
II. — Le frein me fait tourner vers une amie telle qu’elle n'eut jamais de goût pour les vils truands — et que personne n'aille s'en moquer, et que ses amis se gardent de l'en blâmer ! car jamais elle ne fit chose blâmable ou folle — mais qu'elle porte la fleur de la beauté et du glorieux mérite renommé.
 
III. — Il y a peu d'amants courtois qui sachent un peu, à mon avis, rechercher la voie et l'heure de l'amour — mais, quand la joie est en sa pleine force, alors on discerne bien les meilleurs qui savent garder parfaite Amour — et le fou sort de sa seigneurie.
 
IV. — Si jamais Amour tomba en décadence, c'est par les faux amants qu'il prit dommage — et le fou croit exécuter habilement la tromperie, et la tromperie se tourne contre ce niais et transforme l'amour en souffrance — et, voyant le dommage, il pleure sa faute — et tous disent qu'on ne doit pas s'y fier !
 
V. — Celui qui sait pourtant comme Amour est bonne, et comme elle réjouit et dispense ses faveurs, et les aimables débuts qu'elle donne à celui qui sait être amoureux, celui-ci peut vite progresser en valeur — et ceux qui disent du mal d'Amour ne sauraient jamais jouir du meilleur.
 
VI. — Si Amour fait à un amant quelque chose qui le peine, qu'il ne se décourage pas pour autant, car elle lui rendra le double de sa joie si elle sait qu'il n'est ni insensé ni fou — car une dame qui aime d'amour n'échange pas le meilleur contre le pire — et, si elle s'irrite, que l'homme s'incline !
 
VII. — Car l'ire d'amour apporte des miséricordes qui contrecarrent l'orgueil ; puis, si elle vainc, s'adoucissant, qu'elle atténue l'ire et le mal et la peine ; et par là, la réconciliation a grande valeur, car elle renouvelle la douceur qui me réconforte et me fait revivre dans la joie.
 
VIII. — En peu de temps arrivent de grands bonheurs, s'il se trouve qu'on les recherche ou les demande, et d'une mince joie on arrive à une grande... C'est pourquoi j'ai le cœur comblé et ardent, plein d'un aimable espoir qui m'est d'un grand secours, et j'en aurai encore davantage, s'il plaît à ma dame que je m'engage et me donne à elle.
 
IX. — Bon est le vers, et propre à chanter, et il voudrait avoir bon entendeur, qui bien le comprenne. Pour Dieu, beau clerc, écris-le moi !
 
X. — Je l'enverrai à la plus aimable qui ait jamais couché sous une couverture, pour qui je chante et pépie en vain.
 
XI. — Celui de Tintinhac eut le mérite de faire ce vers remarquable.

 

 

 

 

 

 

 

 

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