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Français
Jean Mouzat

I. — J 'ai grand désir de la douce brise quand je vois les arbres fleuris, et que des oiseaux grands et petits j'entends les chants par les vergers et les haies — et celui qui a envie d'un amour, si en ce temps il n'en prie pas son amie, je ne veux pas quant à moi qu'il me donne sa longue attente.
 
II. — Toute amante je la tiens pour perfide, qui, lorsqu'un bon amant lui est échu, si elle est fausse et déloyale tandis qu'il est fidèle et sincère, tout au début, si elle hésite et change, par la suite elle devient pire encore, et puis elle prend le mauvais et laisse le bon.
 
III. — Je ne dis point de mal d'une amante loyale, mais je veux rappeler aux amoureuses qu'il ne faut pas railler l'amant courtois, ni faire dévier l'amour en fausseté ! car puisque l'un est l'ennemi de l'autre, le plus sage agit follement, puisque l'amour ne suit pas la raison.
 
IV. — Il est une race vile dont ni amant ni mari ne se méfie et ne se cache assez — riches méchants, apostats du mérite — dont chacun n'a plus ni paix ni plaisir s'il ne raille la conduite d'autrui, la nuit, quand la tête lui tourne, à cause du vin, dans la maison d'autrui.
 
V. — Mais celui-la se repaît de mensonge — et je ne sais quels sont les plus avilis, des flatteurs à la langue mielleuse, ou de ceux qui croient les misérables propos trompeurs — et, plus qu'au jeu de la courroie, je ne sais sur lesquels s'entasse le plus grand faix de torts.
 
VI. — Une joie me réconforte et me guérit, mais elle ne m'a pas été donnée et je n'en suis pas certain ; pourtant, à qui elle soit destinée, moi j'en suis allègre et joyeux ; et je suis celui qui en vain fait sa cour à sa dame, et qui ne baise ni ne caresse — et bien des gens en tirent avantage et plaisir.
 
VII. — Si cette joie fleurit et graine, jamais je ne dois être affligé, car par dessus toute autre elle me ravit, et il ne convient pas qu'elle soit brune ou baie, car dans mon cœur elle devient blanche, si bien que je crois qu'elle a la prééminence sur toutes les autres qui existent.
 
VIII. — Celui de Tintinhac implore ainsi sa dame, à qui il se dévoue, pour qu'elle entende et comprenne son discours.

 

 

 

 

 

 

 

 

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