I. A tous les maris qui vivent avec leur mère je mande et je dis qu'ils ne seront jamais sans soucis, ni ennuis, ni querelles. Il endure en effet pis que prison, à mon sens, le mari qui accepte cela, car il connaît la douleur aussi bien dedans que dehors. Si mal se supportent belle-mère et belle-fille !
II. Quant aux belles-filles qui sont et seront, je les prie toutes de se garder de la fausse protection que leur assure leur belle-mère : elles agiront ainsi à leur avantage. Car les belles-mères, sans aucun motif, savent causer grand mal, grand dommage et grande haine ! Et chaque belle-mère jette sa belle-fille hors de sa maison.
III. Tous les jeunes et tous les vieux du monde, doués de quelque bon sens, savent que les belles-mères, sans droit ni raison, sont pendant toute l'année mal disposées envers leurs brus. C'est pourquoi le monde entier peut dire, sans mentir, que c'est en tant que belle-fille que Dame Bella Pros est chassée de chez elle.
IV. J'envoie là-bas, à Sisteron, ce demi-sirventés qui est bon, afin que Maître Jacques le récite et le fasse entendre à Sisteron et ailleurs, et que le sachent belles-mères et belles-filles.
V. Car on doit confirmer ce qui est vrai et détruire le mensonge : si Faraut vient, nous verrons la belle-mère dehors et la belle-fille dedans.
VI. Chauves-souris seront belle-mère et belle-fille : dehors l'une et dedans l'autre.