I. Malgré moi, je fais un sirventés
Contre les puissants lâches [qui ont le] cœur mort (?),
Car ils ne craignent pas la verge,
Puisque sans cœur ils ont leur corps ;
C'est pourquoi j'en ai moins de butin [?],
De même que maints jongleurs de cour
Qui nourrissent toujours grande rancœur
Contre les méchants, tranche-lignage.
II. Car j'en sais un de haut parage
Lacé des bras jusqu'au cul,
Qui se farde plus qu'une putain
Et fait la guerre à Prix et à Valeur :
Il vaut en méchanceté
Les méchants et les ingrats.
Voici comment. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [?]
III. Il vaut mieux une mort glorieuse qu'une vie misérable ;
Un vivant lâche tient une terre en paiement (?)
Car il ne sait faire ni mal ni bien :
Il se fait mal à lui-même
En ne se laissant pas mourir.
Mais Dieu qui là-haut s'en irrite [?]
Veut qu'il vive honteusement
En toute malaventure.
IV. En toute malaventure
Vit celui qui ne craint pas la verge,
Car Giraut dit à propos de Sire Bornelh [?]
Que c'est un tort et un grand péché
Que le fils obtienne tout autant
De rente . . . . . . . . . . . . . . . . . [?]
Car il convient bien mieux à autrui
Qu'il sache en faire son devoir.
V. Au preux comte revient la terre
De Foix, parce qu'il s'améliore chaque jour
Et qu'il fait la cour aux dames
Plus qu'aucun homme de ce lignage,
Mais il se comporte vraiment comme un serviteur (/une commère ?)
Ainsi fait le preux Olivier
Mais son fils sire Raymond
[Le] vaut bien de tout son pouvoir.
VI. Dame Philippa, créature pleine de constance,
Chaque jour vaut leur valeur
Ma Dame, celle de Narbonne,
Que Dieu ainsi lui protège la vie (
1).
Note :
1. Étant donné les nombreuses difficultés de ce texte, nous n'en donnons qu'une traduction littérale, et encore en laissant bien des points incertains !