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Français
Pierre Bec

I. Joie et Douleur au cœur me sont tourments,
Pour vous, ma Dame, qui me faites don d'un cordon
Ou même d'une moindre chose (?), mais mes désirs le méritent bien
Qui trop, en vous aimant, ont soumis ma pensée.
Si vous voulez sans besoin vous soustraire à moi, il semble
Que ce soit les médisants qui veulent du chemin
D'honneur me détourner : aussi vous veux-je aimer, vous qui êtes mer
De bons usages ; car je ne pense qu'à cela (?).
 
II. Dame Fleur, au clerc, à votre pèlerin, au gris
Moine, vous donnerez, si le bon droit ne vous afflige, la mort
En ne lui donnant pas de votre ressort un sort tel
Qu'il puisse connaître d'un amoureux la fine fin.
Je vous le dis : je trouve ce retard très long,
Bien que je sois, Dame, un fou déclaré
Du jeu d'amour, qui sans nulle ruse brûle les amants ;
Mais j'aurai trop de peine, si vous faites [en amour] trop d'enflammés !
 
III. Je ne veux point vous donner de paix, si vous ne m'acceptez pas,
Fontaine de valeur, car un accord vide toute querelle (?),
Et de vous aimer ma raison ne sera pas consentante,
Si vous n'en avez pas de joie, et mon bon gré ne vous servira de rien.
Je vous prie donc, Dame, de me donner, bien nets,
Des présents d'amour qui me rendent vraiment désireux
D'aimer toujours, car cela est permis aux fous que nous sommes,
Nous qui faisons des chansons d'où biens viennent aux jeunes.
 
IV. Le ressentiment qui vous pousse, Dame, me tient largement
Sans fruit, moi qui devrais [vous] apporter la graine
D'un amour fidèle, et le bon droit d'un clerc égaré
Qui ne vous dit point que c'est de son plein gré qu'il s'égare.
C'est pourquoi, dans mon trouble, moi qui me sens mendiant, je dis
Que votre façon de penser me cause grand ennui,
Et si je ne la voyais pas solide comme chêne,
Les regards que vous me jetez me rendraient triste.
 
V. A vous je me plains de celui qui cause la brouille entre nous,
Car je suis las de chanter et de tout plaisir
— Et sans me mouiller dans un gros seau plein à ras (?) —
Parce que mes chansons, Dame, pour cela, ont une piètre mélodie ;
Et si vous ne m'accordez pas la joie qui m'est promise
D'amour loyal, toute autre chose qu'ici-bas je connais
Ne peut valoir à mes yeux un denier du Puy ;
C'est pourquoi mon attitude est celle d'un homme misérable.
 
VI. Rose d'avril, puisque vous êtes de grand poids, je pense
Chanter pour vous et veux faire, vers le mois de mai, davantage encore,
Car de Caumont vous êtes le temple plein d'honneur,
Où de mon salut — un sans plus — je chercherai un rayon.

 

 

 

 

 

 

 

 

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