Cette chanson est la prière d'un amant dont les hommages n'ont pas encore été agréés. Pour triompher des hésitations de sa dame, il justifie l'amour, dont il fait l'éloge & il implore sa pitié pour les maux qu'il endure. Le printemps l'invite à chanter; il chantera pour les amoureux & pour son amie. Amour est un devoir, car il est la source de toutes les vertus. Aussi est-ce folie de mépriser l'hommage d'un amour sincère. Pour lui, il remercie Amour de lui avoir fait aimer la dame de qui il attend son bonheur ou son malheur. — Ce qui fait l'intérêt de cette pièce, c'est de trouver dans le cadre tout traditionnel de la chanson d'amour des allusions au discrédit dans lequel étaient tombées les mœurs courtoises sous l'influence du clergé (vv. 21-30), & surtout (vv. 11-20) la théorie toute nouvelle de l'amour vertueux & chaste. (Cf. Introduction, L'œuvre de Montanhagol.) Elle est adressée au roi de Castille, sans doute Alphonse X, comme les pièces X, XII & XIII, & paraît antérieure à son élection à l'Empire, ce qui nous a permis de la dater des années 1252-1257. Cf. Introduction, La vie de Montanhagol.

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La forme métrique en est aussi curieuse. Elle se compose de cinq coblas unissonans & d’une tornada. La cobla se décompose en:

7a    7a    7b    7b    7a    5c    5c    7b    7a    7c

Mans (op. cit., p. 101, n° 131) ne relève aucune autre pièce construite sur cette formule.