L'intérêt de ce sirventes est de nous tracer un portrait de l'honnête homme d'après les idées du temps & de nous montrer combien l'influence du clergé avait modifié l'idéal de la vie courtoise. (Cf. Introduction, L'œuvre de Montanhagol.) La vertu que l'on exalte désormais par dessus toutes les autres, c'est la mesure qui règle les désirs, maîtrise la passion & en tout fait éviter l'excès. D'elle procèdent l'équité nécessaire aux relations de la vie, la loyauté, la possession de soi, qui gardent des fautes ou des erreurs. Elle est le guide sûr des libéralités & récompense chacun selon ses mérites. Elle sait distinguer les poètes qui ne parlent que pour le bien, & c'est à ceux-là seuls qu'elle assure la protection des grands. Elle a son principe dans la crainte & l'amour de Dieu: par eux s'acquiert cette précieuse vertu, source de toutes les autres. La pièce, adressée à Alphonse X de Castille après son avènement & antérieure à son élection à l'Empire, doit se placer entre 1252 & 1257. Cf. Introduction, La vie de Montanhagol.

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La pièce, composée de six coblas crotz-caudadas unissonans & d'une tornada, reproduit la disposition strophique & les rimes mêmes de la pièce I.