I. (B., Gr., 132, 5.)

 

Orth. : C.

 

Les manuscrits. — Les deux mss. C et E remontent à une seule source x qui n’est pas l’original ; cela est attesté par la faute commune du v. 27. Es’en éloigne plus que C : de ses six variantes on est obligé d’écarter trois (vv. 22, 24, 31) et on gagne à écarter les trois autres (vv. 7-8, 19, 32). Par conséquent, rien n’empêche de suivre entièrement C (sauf l’emprunt de gazanhs de E pour gazans de C, v. 1, où l’orthographe de C est moins conforme à la règle générale).

 

La forme :

7a’ 5b 7b 7a’ 7b 7b 10c 10c

5 coblas unissonans, sans tornada (qui paraît n’avoir jamais existé plutôt que s’être égarée, car sa fonction est remplie par la strophe I). Cette forme fait de notre pièce un unicum parmi les cinq autres de la liste de Maus (p. 114, nº 492) qui offrent le même compas.

 

Le genre. — C’est une pièce « énumérative ». Je publierai prochainement sur ce genre une note spéciale. 

 

Date et localisation. — Suchier (Jahrbuch, XIV, 121) a indiqué que notre chanson devait être antérieure à 1189 à cause de la mention de Pons de Chapteuil. Le doute qui entoure aujourd’hui la date de la disparition de ce troubadour de l’horizon provençal ne permet plus de baser sur son nom la datation de notre pièce. Le terminus ad quem, à peu près le même, est indiqué par la mention de Bertran de La Tour qui ne vivait plus en 1191.

Tous les noms des barons célébrés s’accordent à prouver que la chanson fut composée avant qu’Elias quittât son pays natal, sans doute en Limousin même : c’est cette province, en effet, qui est la plus abondamment représentée par les chevaliers nommés et qui forme le centre des pays auxquels il est fait allusion (cf. Introduction, § I).