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Du pet qui fait marcher les navires (tenson)
Arnaut Catalan
Ce troubadour, malgré son nom, n'était pas catalan. On ne saurait non plus l'identifier, comme l'a pensé Chabaneau, à un homonyme dominicain qui faillit être massacré à Albi, en 1234, pour son excès de zèle dans ses fonctions d'inquisiteur. Dans quatre de ses chansons, il fait allusion à Béatrice de Savoie qui, en 1219 ou 1220, épousa Raimon Berenguzer IV, comte de Provence, mort en 1245. Notre troubadour voyagea en Lombardie, fréquenta la cour de Provence et peut-être celle de Toulouse. C'est sans doute le même Arnaut qui est le partenaire d'Alphonse X de Castille dans un débat bilingue sur le même sujet (cf nº 33) : ce qui porterait à situer à partir de 1252 son séjour à la cour castillane.
Sa production poétique s'étale donc approximativement entre 1220 et 1253. Outre cinq chansons d'amour et un partimen (perdu), avec Aimeric de Belenoi, Arnaud nous laisse cette tenson avec Raimon Berenguier IV sur un sujet particulièrement burlesque et scatologique, à savoir l'utilisation des gaz anaux pour la propulsion des navires, sujet qu'il reprendra dans le débat bilingue avec Alphonse X. En somme, Arnaut aurait posé en 1252 au roi de Castille le même problème scabreux que lui avait posé, quelques années auparavant, le comte de Provence.
Texte : BLASI.
