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Meyer, Paul. Les derniers troubadours de la Provence d'après le chansonnier donné à la Bibliothèque Impériale par M. Ch. Giraud. Paris: Librairie A. Franck, 1871.

269,001- Joan de Pennas

 

§ XI

Johan de Pennes.

 

La tenson dont le texte suit a déjà été publiée une première fois d’après le ms. Giraud, le seul qui la contienne, par M. Bartsch, dans sa Chrestomathie provençale, col. 319-20. Je la reproduis néanmoins ici, afin de ne laisser en dehors de mon travail aucune des pièces qui sont propres à ce ms. C’est sans doute par un lapsus et non de dessein prémédité que M. Bartsch écrit « Johan de Pena » ; il y a dans le ms. de Pennas, forme parfaitement admissible. Ce troubadour était vraisemblablement originaire des Pennes, village des Bouches-du-Rhône, voisin de la station du Pas-des-Lanciers. Son œuvre est une tenson entre lui et sa dame qu’il appelle « sa guerrière », d’où le nom qu’il donne à la pièce : « un guerrier ». Mais les seuls combats qui puissent avoir lieu entre eux sont ceux de l’amour, car en dépit des noms qu’ils se sont donnés (1), guerrrier et guerrière paraissent fort près de s’entendre, et la crainte du médisant (vv. 31-2, est-ce le mari ?) paraît être l’unique obstacle à l’accomplissement de leurs vœux. Lui, d’un côté, l’assure que dans Tarascon il ne saurait trouver plus belle dame. Ce sont des amours bourgeoises, telles que le temps les comportait.

Le recueil de Carpentras dont il a été question au § III de l’introduction mentionne cette pièce en ces termes : « Et en mon chansonier je trouve qu’il a faict une seule chanson en forme de dyalogue de luy et de sa dame qu’il appelle ma doulce guerriere, en laquelle appert qu’elle devoit estre de Tharascon, car en ung des couppletz il dict qu’il ne sçait en toute la ville de Tharascon damoysele que frappe myeulx du dard d’amour le cœur des hommes qu’elle... ». Seulement l’auteur de cette remarque a eu le tort de la joindre à une notice sur Hugues de Pena, troubadour connu d’ailleurs, qui ne doit point être confondu avec notre Johan de Pennes.

 

Note :

1. Guerrieira était assez fréquemment la qualification que les troubadours ou les trouvères donnaient à celles qui leur tenaient rigueur. Voir les ex. de P. Vidal et de Quesne de Béthune cités par Raynouard, Lex. rom. III, 517, auxquels on peut ajouter celui-ci, qui est de Gautier de Dijon :

Se je nel fais, tousjors soit ma guerriere.
(Ms. de Berne, pièce 65 ; 20050 f. 163 ; U f. 217) ()

 

 

 

 

 

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