Notes - Anmerkungen - Notes - Notas - Notes - Note - Nòtas

Ricketts, Peter T. Les poésies de Guilhem de Montanhagol, troubadour provençal du XIIIe siècle. Toronto: Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1964.

225,011- Guilhem de Montanhagol

DATE DE LA PIÈCE : 1242-1250.
 
Coulet a raison de faire de 1250 le terminus ad quem de cette pièce, c’est-à-dire, l’année de la mort de Frédéric II (cf. v. 46). D’autre part, le comte de Comminges, Bernard VII (sur la question de son identité, cf. la note au v. 37), participa à la révolte de 1242 (cf. Hist. Lang., VI, 737 : “Raimond s’assura en même temps du secours de... Bernard, comte de Comminges”). L’éloge de ce comte se rapporte au soulèvement. Il est donc possible de placer la date de la composition de la pièce entre 1242 et 1250.
 
 
NOTES.
 
4. Il est préférable, en prenant comme base le ms. J, de lire pros plutôt que bos (du ms. C). Cf. aussi, la remarque d’Appel (Zeitschr., XXIII, 558) : “die Ueberlieferung spricht für pros statt bos.”
 
5-9. C’est une remarque ironique de la part de Guilhem.
 
10. Lisons d’après C, ges dels valens. Cette leçon semble aller mieux avec le thème de la pièce et se rapporte à la première strophe qui marque les contrastes entre les méchants et les hommes de bien.
 
17. On trouve plusieurs exemples de metre dans le sens de ‘dépenser’ en provençal chez Levy (SW, V, 268), en plus de celui cité par Coulet (p. 151, note au v. 17).
 
27. fan. Il est préférable de retenir la leçon du ms. C et de ceux du Breviari d’Amor. Le dan du ms. J doit être considéré comme une erreur de la part du scribe ; cf. aussi, Tobler (Archiv, CI, 466).
 
37. Coulet part d’une base peu solide. Il déclare que le comte de Comminges dont il s’agit ici serait “Roger de Comminges, fils du comte de Pailhas et sans doute l’époux de la Guiza dont il est question plus bas” (p. 152). Or, rien ne nous dit que la Guiza de cette pièce soit la Guiza du comte de Pailhas. D’ailleurs, Coulet dit lui-même que son Comminges est de la maison de Comminges, mais comte de Pailhas, tandis que le poète parle de “coms Cumenges” (v. 37). Cf. là-dessus, Jeanroy (La Poésie lyrique, I, 284, A 4) : “il n’y a pas de raison probante pour penser, avec M. Coulet (p. 152), qu’il s’agit ici de Roger, comte de Pailhas, son neveu [sc. de Bernard VI, comte de Comminges].” Il s’agit vraisemblablement de Bernard VII, comte de Comminges et fils du comte précédent, Bernard VI, qui est mort en novembre 1241 (cf. Hist. Lang., VI, 735). Cette hypothèse cadre très bien avec les événements qui précèdent la composition de cette pièce. L’éloge que le poète fait du comte s’explique par la conduite de celui-ci dans le soulèvement de 1242 (cf. ibid., VI, 737). Bernard resta fidèle à Raimond VII et ne céda qu’au même moment que lui (cf. ibid., VI, 746 et surtout 748).
 
46. L’empereur, c’est Frédéric II (1215-1250). Coulet (p. 152) fait remarquer qu’en 1243, Frédéric venait de rendre à Raimond VII le marquisat de Provence et du Venaissin. Remarquons que Raimond était particulièrement lié avec Frédéric en 1244, lorsque le comte de Toulouse “employa sa médiation, comme principal plénipotentiaire de l’empereur Frédéric... pour réconcilier ce prince avec le Saint-Siège” (Hist. Lang., VI, 769).
 
49. en, daurar. Raynouard (LR, II, 146), comme le montre Coulet, ne donne que le sens propre de ce verbe, “dorer, couvrir d’or,” mais ici il doit être pris au sens de ‘orner’, ‘parer’. Ce sens est à retenir, en dépit du désaccord entre les mss. Considérons d’abord le passage d’Aimeric de Péguilhan cité par Coulet (p. 152) : “per qu’ieu ab vos dauri mon vers-chanso” (V. Crescini, Manualetto provenzale (Verona, 1905), p. 336, no. 46, 64). Cependant, dans l’édition de W. T. Shepard et F. M. Chambers (The Poems of Aimeric de Peguilhan (Evanston (Illinois), 1950), p. [176]), on préfère la leçon de C, “per que de vos dauri mo vers-chanso.” L’exemple de Raynouard (LR, II, 146), tiré de Lanfranc Cigala (Ges non sui), “Don ieu daurava mon chan,” est donné de la façon suivante dans l’édition de M. F. Branciforti (Il Canzoniere di Lanfranco Cigala (Biblioteca dell’ “Archivum romanicum” ; serie 1, vol. 37º ; Firenze, 1954), p. 226, no. XXVI, vv. 14 et 15) :
 
Car midonz a fin prez ver,
Don eu daurava mon chan.
 
Finalement, il faut choisir entre en (de C) ou ab (de J). Coulet donne a qui ne peut pas avoir le sens de ab (cf. aussi, Tobler, Archiv, CI, 467). Appel pense qu’il faut employer en : “C hat En, das einzusetzen ist” (Zeitschr., XXIII, 558). C’est la solution qui est retenue ici ; elle est d’ailleurs conforme à la leçon du ms. de base.
 
50. Il semble assez certain que la Guiza de cette pièce soit la même dame que celle de la pièce VIII (v. 61). Coulet (p. 118) fait mention de trois grandes dames du nom de Guiza qui auraient pu être chantées par Guilhem. D’abord, la célèbre Guida de Rodez, sœur du comte de Rodez, Hugues IV, et chantée par Sordel et Bertran d’Alamanon ; ensuite, Guida de Lunel, fille de Raimond Gaucelm V, et enfin Guiza, femme de Roger, comte de Pailhas. La plupart des critiques voient dans les deux pièces une allusion à Guida, femme de Roger, comte de Pailhas (cf. De Lollis, Sordello, p. 31, A 5 ; Bergert, Die von der Trobadors..., p. 52 ; mais C. Fabre (AdM, XXIV, 326) suggère que la Guida de cette pièce est Guida de Rodez et celle de la pièce VIII Guida de Comminges). Toutefois, on ne peut être sûr de l’identification de cette Guiza.
 
53. enquer. Avec Coulet, on peut penser que enquer signifie ‘désormais’, ‘à l’avenir’. Cf. là-dessus, Levy (SW, III, 18) qui adopte ce sens.
no·m fan. C’est la leçon de C qui est ici retenue : elle cadre beaucoup mieux avec cette dernière strophe de caractère plus personnel.

 

 

 

 

 

 

 

Institut d'Estudis Catalans. Carrer del Carme 47. 08001 Barcelona.
Telèfon +34 932 701 620. Fax +34 932 701 180. informacio@iec.cat - Informació legal

UAI