DATE DE LA PIÈCE : antérieure à 1257.
Elle est adressée au roi de Castille, Alphonse X. Nulle autre allusion historique n’aide à en préciser la date, mais on peut penser avec Coulet (p. 28) que puisque c’est du “reis Castellans onratz” qu’il s’agit, comme pour la pièce XIII, elle est antérieure à 1257, date de l’élection d’Alphonse à l’empire.
NOTES.
15. e·ll bo·n son meillor. Selon Coulet (p. 74, note au v. 15), le ·n n’a aucun précédent précis, mais se rapporte à un fait général, “par le fait qu’ils aiment” (ibid.). Il semble, au contraire, que ce ·n se rapporte à amor du v. 12 (cf. aussi, Appel, Zeitschr., XXIII, 557).
33. son. Coulet donne suy (p. 70), rejetant la leçon de tous les mss. Il faut préférer la leçon des deux mss., M et e (pour la forme, cf. Schultz-Gora, Altprov. Elem., p. 105, à esser).
40. estenh. Estenher est ici intransitif. Dans le texte de Coulet, il est transitif. Mais cf. aussi, la remarque d’Appel (Zeitschr., XXIII, 557). Il convient donc de traduire : “mon cœur se brise,” ou bien, “le cœur me brise.”
43. Il est à noter après Coulet (p. 74, note au v. 43), que Levy (SW, I, 252) cite ce passage pour établir le sens de cilhs comme ‘sourcils’ et non pas ‘cils’.
50. Il faut mettre une virgule après enveia qui se rapporte à mueir ; cf. aussi, Tobler (Archiv, CI, 464).
mi destrenh. L’explication de Coulet et sa traduction ne sont guère satisfaisantes (cf. respectivement, p. 75 et p. 178). Il faut y voir un verbe réfléchi, se destrenher (cf. Levy, SW, II, 176, 9) se destrenher, “sich bezwingen, sich überwinden”) et comprendre : “tant je me maîtrise.” Le poète meurt de désir en voyant le corps gracieux de sa dame, tant il se maîtrise. |