2. Sobriers, adj. employé adverbialement au sens de a sobrier, a sobriers, « supérieurement » ; voy. Raynouard, V, 242 et Levy Suppl. Wört. VII, 729.
5. On est tenté de voir dans la leçon breu un adjectif employé adverbialement, au sens, très satisfaisant ici, de la locution en breu (Raynouard, II, 350) : « [Si j’avais ce talent que je souhaite] j’aurais bientôt fait de... » ; mais nous ne connaissons pas d’autre exemple de cet emploi. M. Appel propose de lire be·n ; il faudrait comprendre alors : « Grâce à ce talent (·n), je ferais bien... ». Adomniu, « supérieur, excellent » ; voy. Appel, Prov. Inedita, Glossaire ; Levy, Suppl. Wört., I, 22. Raynouard (III, 73) traduit par « respectueux », sens qui ne convient pas du tout ici.
8. Tandis que Raynouard (V, 203) réunit senhoril et senhoriu dans un même article, avec les sens de « seigneurial, souverain, dominateur », M. Levy (Petit Dict.), séparant ces deux mots, donne pour le premier les sens de « du seigneur, supérieur, distingué », pour le second « seigneurial, souverain, exquis » ; les acceptions de « souveraine » et « exquise » conviennent également bien ici.
8-9. Il doit y avoir, entre ces deux vers, une idée omise : « Je voudrais surpasser tous les troubadours, pour avoir le talent de faire une chanson supérieure ; or ce talent m’est bien nécessaire, car..... »
10. Pour la rime-refrain merce, voy. la note à V, 3.
16. Nous adoptons la correction évidente proposée par M. Appel : no·s pot, au lieu de non pot. S’egar, « se comparer ». La traduction de Raynouard (III, 136) : « louange ne peut égaler avec elle », n’est pas claire.
26. Le subjonctif paraît marquer la répétition indéterminée.
27. Il semble qu’il faille donner à cujar le sens de « se proposer ».
42. Faut-il comprendre ensenhamens au sens de « bonne éducation, belles manières », ou à celui de « sagesse » ? Voy. Levy, Suppl. Wört., III, 32.
43. Ce vers, tel qu’il est donné par les mss., est incompréhensible ; nous corrigeons ieu en sui : « je suis heureux... ».
47-48. Le poète suppose que sa dame lui pose des questions, auxquelles il répond au v. 48 : c’est une cobla tensonada ; sur ce tour, voy. note à VI, 5-6.
48. Comme M. Levy (Suppl. Wört., III, 287), nous nous demandons si esquivar a ici le sens de « défendre » ou celui de « empêcher, détourner ». — On retrouve les rimes abriva et esquiva dans des vers de Folquet de Lunel, cités par Levy, où esquivar signifie évidemment « défendre » :
Car fols volers nos abriva
de far so que no·s degra far
e(n) tot so que Dieus esquiva. |