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Jeanroy, Alfred; Salverda de Grave, Jean-Jacques. Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1913.

457,026- Uc de Sant Circ

1. D’amic, sans article, parce que la pensée est générale ; de, au sens du latin de, « au sujet de ». Sur ce sens et cette construction, qui met en relief le mot essentiel, voy. Stimming, Born¹, p. 236 (note à IV, 1).
 
3. Esser al dan de alcu, « être hostile à quelqu’un, disposé à lui nuire ». Ce sens, que M. Levy n’accepte qu’avec réserve, résulte de l’exemple qu’il a cité et de ceux-ci :
 
Oimais son li lausengier
A mon dan, s’ieu autra ne quier.
(P. de Capdueil, Miels, c. 6 ; éd. Napolski, p. 62.)
 
Vos et Amors voill siatz a mon dan,
(A. de Sarlat, Fins e leials, c. 5 ; M. G. 142.)
 
La même idée sous-entendue explique la locution bien plus fréquente metre (gitar) a son dan, « braver » ou « se rire de » ; voy. le commentaire de M. de Lollis, appuyé de nombreux exemples (Sordel, p. 264, notes à V, 44, et VI, 21), et Levy, dan, 5 et 6.
 
22. Le mot chausimen, qui peut désigner un acte ou l’état d’esprit d’où il procède, signifie le plus souvent « indulgence, clémence, pitié » (Levy). Il est arrivé à ce sens par suite d’une évolution, dont voici les principales étapes :
 
A. Façon d’agir distinguée, digne d’une personne cauzida, acte de courtoisie.
B. Égards, condescendance, pitié (par laquelle un supérieur témoigne sa courtoisie à un inférieur).
C. Pouvoir (Cf. le français discrétion dans les expressions : « se rendre à discrétion, s’en remettre à la discrétion de »).
 
Voici quelques exemples de ces différents sens. Raynouard (II, 363) n’en donne que trois (qui suffisent, au reste, à mettre en lumière cette évolution) :
 
A:
Franqueza e noirimens
M’an dig e chauzimens
Qu’ades am...
(A. de Marueil, Franqueza, v. 1 ; M. W, I, 159.)
 
Lais m’en per chauzimen,
(P. Raimon, Longa sazo, c. 3 ; M. G. 943.)
 
Mas non er fach, que chausimens m’en te.
(F. de Marseille, A quan gen, éd. .Stroński, X, 22.)
 
B:
Aials de me calacom chauzimeni
(Capdueil, Si cum, v. 30 ; éd. Napolski, p. 66.)
 
Nostre senher que ac franc chauzimen
Del bon lairon...
(Capdueil, Ar nos, v. 22 ; ibid., p. 49.)
 
Le mot est constamment associé à merce, par exemple : Capdueil, Leials amics, v. 12 (Nap., p. 69) ; Humils, v. 26 (Nap., p. 71) ; Barjols, Amors ben, v. 3-4 (Stroński, p. 15) ; Sordel, Aitan, v. 25 (De Lollis, p. 178), et dans cette pièce même, v. 39-40.
 
C:
M’en ren al vostre chauzimen.
(R. Jordan, A vos, c. 7 ; M. G. 786.)
 
Yeu tenc a non sen
Qui en autruy chauzimen
Met son fach...
(Sordel et Montanhagol, Senh’en ; éd. Coulet, p. 170.)
 
24. En ne se rapporte pas à ien sous-entendu, mais à l’idée en général. — Selon les Leys (II, 209), guia et guiza s’emploient indifféremment. Je ne saurais dire à quel dialecte appartient cette forme, qui est assez fréquente, et chez des troubadours de toutes les régions ; cf. Sordel, Bel m’es, v. 29 et tenson avec Montanhagol, v. 10 (De Lollis, pp. 182, 194), Uc Brunet, Lai, c. 3 (M. G. 984), Palazol, S’ieu sabia, c. 2 (P. O., p. 117). Le mot bisa est réduit de même à bia chez le troubadour gascon B. de Venzac, Lanquan, c. 1 (M. G. 805).
 
25. Cf.
Mas ieu aurai volgut tan longamen
Vostre voler...
(G. d’Ussel, Si bem, c. 4 ; M. G. 149.)
 
27. Tiran, « récalcitrant » (Levy), « rétif » , c’est-à-dire qui tire sur les rênes (en parlant d’un cheval) ; pour le même sens en ancien français, voy. Godefroy, tirant. C’est donc à tort que Raynouard (V, 363) rattache le mot à tyrannus.
 
29. Cet emploi de l’imparfait du subjonctif au sens optatif est connu des autres langues romanes : voy. Diez, Gr., 5éd., p. 915, et Meyer-Lübke, III, § 119. Pour le prov., voy. Stimming, Born¹, p. 232 (note à II, 27). Cette tournure exprimerait, selon Stimming, un souhait « plus conditionnel » ; cette nuance est loin d’être sensible dans tous les exemples cités.
 
36. Son se rapporte à autra (v. 35), qui est au datif ; on pourrait aussi le rapporter à autra (v. 37) par anticipation, en mettant une simple virgule après drut ; modifier la traduction dans l’un de ces deux sens.
 
38. L’expression bien connue falhir a (ou en) n’est pas rigoureusement traduisible en français moderne ; c’est proprement « manquer son but, être déçu dans un espoir ».
 
41. Sur Savaric de Mauléon, voy. le commentaire historique du nº VI.

 

 

 

 

 

 

 

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