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Jeanroy, Alfred; Salverda de Grave, Jean-Jacques. Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1913.

457,008- Uc de Sant Circ

COMMENTAIRE HISTORIQUE
 
On connaît le rôle terrible que le redoutable Ezzelino III a joué, comme allié de Frédéric II, dans la guerre contre les villes lombardes. Les horreurs de cette guerre ont fait sur les troubadours qui en furent témoins une profonde impression. Notre pièce XX est particulièrement violente contre le tyran de Trévise. Comme il n’y a jamais eu d’hostilité, que nous sachions, entre Uc et Alberico, frère d’Ezzelino, il est probable que la pièce a été écrite à une époque où l’inimitié régnait entre les deux frères, c’est-à-dire entre 1239-40 ou 1252-58 (1). Aux vers 29 et suivants, Uc dit que le pouvoir d’Ezzelino baisse, et c’était le cas, pour lui comme pour Frédéric II,  en 1239 (2) ;  Rolandino rapporte, justement à l’année 1239, beaucoup de cruautés d’Ezzelino (3). Mais en 1252 aussi, il était en assez mauvaise posture ; du moins, on pouvait espérer alors que c’en serait bientôt fait de lui ; en réalité, sa puissance n’a cessé de s’accroître jusqu’en 1258, sauf de courtes périodes de déclin.
Si nous nous décidons pour l’année 1239, c’est que, ainsi que nous l’avons relevé dans l’Introduction, il est d’une bonne méthode de n’admettre comme ayant été écrites après 1240 que le moins de poésies possible. On se rappelle, en effet, le passage de la biographie d’après lequel Uc n’aurait pas fait de poésies après son mariage et les conclusions que nous en avons tirées.
 
 
 
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES
 
1-2. En provençal, l’adjectif peut être relié à l’infinitif aussi bien par per que par a ; dous per soffertar (Sordel, éd. De Lollis, XXVI, 11) ; laig per remirar (id. XL, 1178) ; leu per aprendre, doussa per amar (P. Vidal, Per meils, v. 3 ; Sim laissava, v. 61 ; éd. Bartsch, p. 77 et 40). Cf. Diez ; Gram., III, 242, et la note de De Lollis (loc. cit., p. 285).
 
13. Sur razonar, voy. note à XIV, 13.
 
17. No·s fai a chastiar, c’est-à-dire no pot esser chastiatz ; tournure analogue à fai ad amar, ad onrar, synonyme de esser a, qui est bien connue ; cf. Stimming, Born¹, p. 289 (note à XXXV, 39), De Lollis, Sordello p. 298 (XL, 228), Coulet, Montanhagol, p. 108 (VI, 14). À cette tournure le poète en juxtapose brusquement une autre, où far, impersonnel (plus souvent far bon, far bel), peut signifier « convenir, être bon » ; cf. Stimming, Born¹, p. 243 (VI, 52). On aurait la même tournure dans les deux membres de phrase si on lisait au v. 18 ome fol n’ab. Mais cette anacoluthe n’a rien de surprenant.
 
25. Le subjonctif est souvent employé en provençal, dans une proposition relative, pour marquer la possibilité ou la probabilité ; drutz c’ab si dons contenda Non es longamen jauzitz (Miraval, Chans quan, c. 3) ; nombreux exemples dans Stimming, Born¹, p. 232 (II, 31). Mais le subjonctif peut, dans ce cas, alterner avec l’indicatif ; voy. Montanhagol, éd. Coulet, VII, 33-4, XIII, 13 (et les notes).
 
33. Legretat est une forme bizarre et unique qui s’explique sans doute par une synérèse hardie de la voyelle initiale avec la voyelle finale de so.
 
35. La correction avait déjà été proposée par M. Levy (S. W., III, 13).
 
36. Le texte est peu satisfaisant ; il faut probablement corriger estendre (cf. Levy, s. v. nº 2), mais be, au sens de « joie », est assez surprenant.
 
46. La correction de fals en fatz (faitz) est presque évidente (cf. 50, leçon de T) ; peut-être, au reste, la leçon de T est-elle préférable.

 

Notes :

1). Von Raumer, Geschichte der Hohenstaufen¹, IV, 432 ; Zingarelli, Un sirventese di Ugo di Saint-Circ, p. 9. (↑)

2). Casini, I Trovatori nella marca trivigiana, l. l. ; de Lollis, Sordello,  pp. 41 et 42. (↑)

3). Pertz, XVIII, 75. (↑)

 

 

 

 

 

 

 

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