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Jeanroy, Alfred; Salverda de Grave, Jean-Jacques. Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1913.

460,001=457,014- Vescoms de Torena

COMMENTAIRE HISTORIQUE
 
Ces deux tensons contiennent des allusions obscures, mais il n’y a pas de doute sur l’identité du vicomte de Turenne, avec qui elles ont été échangées ; il s’agit ici de Raimon IV, qui est nommé dans des chartes de 1202, 1209 et 1214 (1). En cette dernière année, il accompagna Louis VIII de France en Angleterre. En 1219, il se rendit en Terre-Sainte. Dans la guerre contre les Albigeois, il fut du côté de la France (2). Il avait épousé Hélis, fille de Gui d’Auvergne.
Dans la pièce XXXVI, le vicomte dit à Uc : « On m’a fait cadeau de vous pour connaître mes affaires » (per saber mos captenemenz) ; Appel (3) voit dans ce vers une preuve que le vicomte considère Uc comme un espion : cette interprétation est très vraisemblable.
Le ton de la pièce XXXV est bien plus hostile : le vicomte y menace Uc d’attaquer et de ravager le pays qu’il habite. On ne sait pas qui sont les seigneurs Uc et Arnaut (v. 5-6), qui sont trop arrogants. Quant au comte Gui (v. 16), on pourrait hésiter entre le beau-père de Raimon, Gui d’Auvergne, qui était avec lui dans l’armée des croisés, et Gui de Montfort, lequel pourrait être soit le frère de Simon († 1225), soit son fils († 1220). Ce qui prouve que Raimon eut des rapports étroits avec Simon, c’est qu’il lui fit hommage, comme vassal, en 1214 (4) ; en outre, Appel (5) a fait remarquer que le vers 15, « il gagnera davantage s’il va en France », peut contenir une allusion au fait que Raimon est du parti des Montfort. Et enfin, au vers 44, Uc nomme « mon seigneur Guibert », que je ne saurais identifier qu’avec Guibert, le fils d’Henri de Rodez.
 
 
 
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES
 
1. Sur l’attribution, dans I, à un « comte », voir Appel, Po. prov. inéd., p. 123 ; aiz, pour aitz,: « habitation » et « pays ». Il s’agit, sans doute, des environs de Thégra, lieu d’origine de Uc. Sur ce mot, voy. Levy, s. v., et Thomas (Romania, XXI, 506).
 
11. Sur la tournure alcuna res m’oblida, voy. Levy, oblidar, 1, et Strónski (Barjols, p. 72), qui étudie également la tournure parallèle alcuna res me dessove.
 
14. Esperanssa, non « espérance », mais « attente », « croyance » (Levy, s. v. 2).
 
18. Gazaing est la 3e pers. du sing. du prés, du subj. avec ellipse de la conjonction (interprétation différente dans Appel, Po. prov., pp. 123-4).
 
40. Ab draps... de Franssa. Sur la séparation, par plusieurs mots, du substantif et de son complément, voy. Appel, Inedita, p. XXVII. Cf. note à XIII, 57.
 
43-44. Sur la séparation d’un titre et du nom (de personne ou de lieu) qui le détermine, voy. note à XIII, 56-7.

 

Notes :

1). Voyez Justel, Histoire généalogique de la maison de Turenne (1645), p. 150 ; Art de vérifier les dates, II, 401. ()

2). Chanson de la Croisade, vers 124. ()

3). Poésies inédites, p. 124. ()

4). Histoire générale de Languedoc, VI, 446. ()

5). Poésies inédites, pp. 123, 124. ()

 

 

 

 

 

 

 

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