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Arveiller, Raymond; Gouiran, Gérard. L’œuvre poétique de Falquet de Romans, troubadour. Aix-en-Provence: C.U.E.R. M.A. - Université de Provence, 1987.

Édition revue et corrigée pour Corpus des Troubadours, 2013.

155,013- Falquet de Romans

 

Pièces d'attribution douteuse ou erronée.

 

La chanson est attribuée à Folquet de Marseille par ADIKNPQ, à Falquet de Romans par CR et à En Pons de Capdueil par a, O n’indiquant pas de nom d’auteur.

Zenker écarte cette pièce du corpus des œuvres de Falquet parce que la majorité des mss s’opposent à cette attribution, éd. cit., 5. Mais, dans son édition de Folquet de Marseille, 125*, Stroński rétorque qu’il n’y a en fait que trois familles de mss, dont l’une propose Folquet et une autre Falquet : il y a donc égalité dans les propositions. D’autre part, quelques mss, dont B, qui contiennent toute l’œuvre de Folquet, ne recueillent pas cette chanson, reléguée à la fin par les mss ADNQ, ibid. Enfin, selon le savant polonais, les vers 19-20 sur un “amour feint” ont pu suggérer un rapprochement avec Folquet et Ponç, puisqu’il est question d’une semblable ruse dans la razo nº 1 de Folquet comme dans l’unique razo de Ponç. En revanche, il n’existe, dans l’œuvre de Falquet, aucun élément de ce type qui ait pu conduire un copiste à lui attribuer la pièce, op. cit., 126*. Stroński joint à cette argumentation deux indices supplémentaires : l’affirmation que le poète se trouve loin de sa dame n’apparaît pas chez Folquet, alors qu’elle est fréquente chez Falquet (I, vv. 25-32 et 41-44 ; II, v. 27 ; III, v. 4) et celui-ci fait allusion deux fois (et non trois) aux amours de Tristan et Iseut (V, v. 26 ; XIV, v. 136), ibid. On pourrait encore ajouter l’argumentation suivante : ce texte semble répondre, comme on le verra, à une poésie de Guillem de Cabestany ; la dernière chanson de Folquet étant de 1195 et M. de Riquer situant l’œuvre de Guillem autour de 1212, op. cit., 1064, il est peu probable que le Marseillais ait pu imiter une chanson du Catalan.

Ce sont là des éléments qui méritent considération, mais ils ne sauraient nous dispenser de la plus grande prudence. La paternité de Falquet est vraisemblable, mais non assurée.

 

Ordre des strophes :

ADIKNPQa
1
2
3
4
5
6
O
1
2
3
-
-
-
CR
1
2
3
5
4
6

Le v. 10 donne un bon échantillon des rapports qui existent entre les différents chansonniers. CR se différencient clairement de tous les autres : per tan (-t C) non deu si·l platz ; une famille bien définie ADIK en ressort également : ella si·lll I) platz non deu ; enfin, un groupe dont les membres semblent moins étroitement liés réunit NPQa et O : ges (jes a, ja O) s’a lei (-s a, lle P) platz (-z P, -ç Q) non deu.

De fait, on retrouve tout au long du texte le groupe CR que signalait déjà leur commune disposition des strophes (vv. 6, 7, 8, 9, 11, 19, 24, 27, 32, & 41), même s’il arrive à C de présenter des leçons isolées (vv. 6 & 21). Il est rare que ce groupe soit rejoint par d’autres mss comme cela se produit avec O (vv. 3 & 12), qui se rapproche du seul C au v. 23, et avec OQ (v. 13), NP (vv. 21 & 39) et NPa (v. 17).

L’existence d’une famille ADIK est bien connue : aux jumeaux IK (v. 4 & 5) se joint D (vv. 1, 13 & 35), puis A (vv. 10 & 25).

Il est beaucoup plus difficile de situer les autres manuscrits : les leçons isolées sont nombreuses dans O, P et Q. On notera quelques rencontres où OQ (v. 2), NOQ (v. 10) et NP (v. 41) apparaissent isolés, mais, lorsque des leçons sont communes à plusieurs mss de cet ensemble, elles le sont souvent également à des mss d’une autre famille, ainsi Na-ADIK (v. 13), NPa-CR (v. 17), Oa-A (v. 17) et Qa-DIK (v. 35).

Dans ces conditions, on ne peut que reprendre le jugement final de Stroński : “En somme, les éléments de classement ne sont ni très nombreux ni absolument sûrs”, op. cit., 214. Cette conclusion atténue quelque peu l’affirmation précédemment exprimée sur l’existence de trois familles, CR, Oa et les autres, 125*.

Manuscrit de base : A.

 

Chanson de cinq huitains en coblas unissonans avec une tornada :

a
b
a
b
c
c
d
d
10
10
10
10
10
4
6
10

V. I. Frank, Rép. Métr. type 382, nº 54.

Il existe 112 poésies construites sur ce système de rimes, mais cette chanson est la seule à présenter de tels mètres. En fait, il faudrait peut-être la rapprocher du type 418 :

a
b
a
b
c
d
d,
 
dont elle paraît une variante plus complexe. On notera ainsi de possibles rapprochements avec la pièce de Guillem de Cabestany, Lo jorn qu’ie·us vi, dompna, primeiramen, qui appartient à ce dernier type, v. M. de Riquer, Los Trovadores, 1077. Notre auteur a introduit une rime là où Guillem plaçait régulièrement la césure de son vers 6, il a conservé les rimes -er et -ar, modifié en -ens la rime -en, ne changeant réellement que la rime féminine -eya pour une rime -an. De plus, les deux poésies ont toutes deux le même nombre de strophes et une tornada de trois vers. On pourrait, il est vrai, objecter que le changement de rime risque de rompre le parallélisme ; il semble bien cependant que nous nous trouvions en présence d’un cas de “sublimation intertextuelle”, v. J. Gruber, Die Dialektik des Trobar, Tübingen 1983, 98. Sans doute pourrait-on pousser plus avant cette étude.

 

 

 

 

 

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