COMMENTAIRE HISTORIQUE
Sur Na Donella, voyez le commentaire de la pièce XVIII. Alaïs de Vidallana est Adélaïde di Mangona, fille d’Albert di Mangona, femme de Cavalcabó, seigneur de Viadana ( 1). Elle est invoquée comme juge par Guillem de la Tor, dans sa tenson avec Sordel ( 2), et chantée par Lanfranc Cigala (282, 24) ( 3). Selvaggia est nommée par Albert de Sisteron (16, 13), par Aimeric de Belenoi (9, 21), dans la treva de Guillaume de la Tor et par Lanfranc Cigala ( 4). Elle était fille de Conrad Malaspina. Nous l’avons déjà trouvée mentionnée dans notre pièce XV. Il est impossible de dater exactement cette pièce. Tout ce qu’on peut dire est ceci : dans notre nº XV (v. 61), il est fait allusion aux débuts dans le monde de Selvaggia, de sorte qu’elle devait être jeune au moment où cette poésie lui fut dédiée. Or, comme la poésie d’Albert de Sisteron, qui la nomme aussi, se place peu après 1220 ( 5), il est probable que la nôtre ne devra pas être de beaucoup postérieure. La participation de Nicolet de Turin à cette tenson ne nous avance guère ; généralement, on place vers 1225 les débuts de ce poète ( 6), mais c’est une date très approximative.
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES
1-4. Ces procédés de chantage par voie de promesses ou de menaces ne sont pas rares chez les troubadours ; leurs anciens biographes paraissent les avoir parfois pris au sérieux (voy. la Biographie de R. de Miraval, éd. Chabaneau, p. 66).
Notes :
1). Torraca, Le donne italiane, pp. 18, 43 ; de Lollis, Sordello, p. 24, n. 1. (↑)
2). De Lollis, p. 171. (↑)
3). Schultz, Zeitschrift f. rom. Philol., VII, 214. (↑)
4). Schultz, Die Briefe des Trobadors R. de Vaqueiras, p. 129. (↑)
5). Torraca, l. l., p. 25. (↑)
6). De Lollis, Sordello, p. 19, n. 2 ; Chabaneau, Biographies, p. 161. (↑) |
