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Ricketts, Peter T. Les poésies de Guilhem de Montanhagol, troubadour provençal du XIIIe siècle. Toronto: Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1964.

225,013- Guilhem de Montanhagol

DATE DE LA PIÈCE : antérieure à 1257.
 
Comme pour la pièce XII, le seul élément historique que l’on y trouve, c’est la mention du “Reys Castellas” (v. 49), Alphonse X. Tout ce qu’il est possible de proposer, dans le cas de cette pièce également, c’est qu’elle est antérieure à 1257, date de l’élection d’Alphonse à l’empire.
 
 
NOTES.
 
2. sa honors. Il faut suivre la leçon de C, sinon il manque un pied au vers, erreur dont Coulet ne s’était pas rendu compte.
 
3. devers. Selon Coulet (p. 165), devers “signifie rang, dignité, et par extension, mérite.” Il vaut mieux souligner l’idée d’obligation que le poète avait déjà exprimée aux deux premiers vers et comprendre : “tout comme il est de leur devoir” (cf. Levy, SW, II, 194, et Appel, Zeitschr., XXIII, 558, “heisst dever ‘das was geschuldet wird, Gebühr’ ”).
 
8. hom pros. La leçon des mss. CDFIKd est préférable. Coulet (XIII, 8) donne hom bos, d’après EJRef, mais la leçon retenue ici annonce le pros du v. 13.
 
10-12. Coulet s’était trompé sur l’attribution de certains sujets aux verbes de ces deux vers. D’abord, il donne aux verbes se vir et cambi le sujet fals pessamens et ensuite il donne comme antécédent de ·l (v. 12) lial cor et comme excuse, le fait que “lial cor a perdu son sens précis et est à peu près synonyme de homme loyal” (p. 165, note au v. 12). Il semble, au contraire, que le sujet de se vir et cambi se rapporte à hom pros du v. 8 (cf. Tobler, Archiv, CI, 467 et Jeanroy, AdM, X, 353, qui trouve que le sujet de se vir et cambi est cor, mais, à mon avis, la proximité du cor du v. 12 rend cette hypothèse moins vraisemblable). Mais on peut, comme Coulet (p. 165), couper la phrase après le v. 11, bien que le ·l du v. 12 se rapporte encore une fois à hom pros.
 
13, 14. ni es razos. Il faut suivre la leçon des mss. DEFIKde (comparer la construction du ms. Jni non es dreitz) contre C et R qui ne donnent pas une leçon satisfaisante. Coulet avait suivi ceux-ci, donnant ni·lh tol razo. Il reconnaît lui-même la difficulté qui se présente, à savoir, la présence d’un subjonctif au v. 13 (vensa), suivi par l’indicatif du v. 14 (tol). Il explique la présence de cet indicatif comme le deuxième exemple d’une anacoluthe et cite sa note à VII, 33 (VIII, 41 de cette édition ; cf. aussi, l’explication de cette construction à la note à ce vers). Appel (Zeitschr., XXIII, 556) se montre peu satisfait de la rédaction de ces deux vers et ne justifie pas pleinement l’emploi du subjonctif dans la proposition relative. Dans une note plutôt confuse, il essaie d’expliquer cette difficulté, mais finalement se réserve sur la question (“ob aber auch 13, 13 die Lesart mit dem Indikativ nach dem Konjunktiv die richtige ist, bleibt bei der Ueberlieferung sehr zweifelhaft”). En effet, il n’est pas sûr qu’il s’agisse, au v. 13, d’un emploi du subjonctif dans la proposition relative. Ne serait-ce pas plutôt le cas où que signifie ‘si’ suivi par le subjonctif ? Levy (SW, VI, 610 4)) cite plusieurs exemples de que signifiant ‘même si’ (wenn auch) suivi par le subjonctif (cf. aussi, Schultz-Gora, Lit. Zent., 1899, p. 970 : “modale Konjunktion”). Cela donnerait un sens plus satisfaisant et expliquerait la présence de lo devant vensa (cf. la traduction de Coulet (p. 190), “si un désir insensé peut le dominer”). Pour ce qui est du vers suivant, mieux vaut substituer la leçon ni es razos, qui est de tous points de vue plus satisfaisante (ni = ‘ni’ (français), cf. Altprov. Elem., p. 138, para. 203 ; Appel, Chrestomathie, 3, 20 ; 32, 53 ; 39, 27 ; 115, 223).
 
27. si que no·l siegua. Suivant la suggestion de Jeanroy (AdM, X, 353), c’est cette construction qui est proposée, “appuyée par les deux familles de mss.” (ibid.). Le texte imprimé de Coulet ne semble suivre aucun ms. Que·l n’en siegua est à la fois gauche et peu clair et fait penser à une erreur de l’imprimeur.
 
35-40. Ces dix vers présentent un aspect intéressant. Coulet (p. 167) voit dans cridadors du v. 35 “un terme de mépris pour désigner les poètes assez vils pour louer les fautes des seigneurs coupables, et aussi pour chanter un autre amour que l’amour pur et chaste.” Mais J.-J. Salverda de Grave (dans son édition de Bertran d’Alamanon, pp. 79-81) donne une note intéressante au vv. 9 et suiv. de la pièce XII. Il s’agit des crieurs qui “menaient une vie errante. Dès qu’ils savaient que dans une ville il y aurait une fête, ils s’y rendaient, et, à l’approche des invités illustres, ils proclamaient leurs noms et leurs titres de gloire” (ibid., tiré du livre d’A. Schutz, Das hæjische Leben zur Zeit der Minnesinger, II, 124). L’éditeur de Bertran affirme que ces crieurs pouvaient bien exister en Provence. Il donne des exemples tirés des œuvres de Bertran d’Alamanon et de Guizo de Cabanas et, enfin, fait remarquer ce passage de Guilhem. Il cite (p. 81) les vv. 35-40, en en traduisant le premier : “Mais, de nos jours, les grands désirent des crieurs qui louent sans réserve.” Il faut donc traduire les vv. 38-40 de la façon suivante : “et, puisque les fous louent sans discernement ce qu’ils (les riches) font de mauvais, leurs (des crieurs) éloges leur (aux riches) semblent bons, (ensuite d’après Coulet, p. 191) mais folle louange tombe, car elle n’a pas pour soutien la raison.”

 

 

 

 

 

 

 

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