3-4. Certan, « sûr, sincère ». —Il manque une syllabe au v. 3 ;on pourrait lire : e be sai ou e sai be. —Ces vers ne sont pas très clairs ; nous prenons miel au sens de « dans un plus haut degré », et dont au sens de « par suite de quoi ».
7. « Je n’ai jamais de vous un faible désir », c’est-à-dire « Je vous désire toujours vivement ».
11. Plan, « pur ».
15. Afarar, non relevé par Raynouard, s’emploie comme réfléchi au sens de « se mettre au travail » (Levy, Petit Dict., Suppl. Wort., I, 35). À l’actif, Levy (Petit Dict.) donne le sens de « tourmenter », avec un point d’interrogation.
17. Amanar, « préparer » (?) (Levy, Petit Dict.), paraît apparenté à amanavir, amanoïr, amarvir (du germ. (a)manvjan), même sens.
25. Avar, « hostile, ennemi » ; cf. Levy, Suppl. Wört., I, 109.
26. Le ms. porte ·s vara, que M. De Lollis (Studj, IX, 165) rattache à varar et comprend, d’après le Glossaire Occitanien, « glisser, chanceler » ; cf. Levy, Petit Dictionnaire, p. 378, M. Levy (VIII, 560) lit vaira, de se vairar, « se détourner de » ; mais cette leçon fausse la rime.
30. Comme M. Levy (Suppl. Wört., IV, 166), nous trouvons ce vers inintelligible, même après la correction de ai en aia, leçon ajoutée par le copiste entre ai et color.
31. N’ (forme élidée pour ne = en) représente le v. 32.
33. Ne pourrait-on pas songer à identifier cette « Castillane » avec la « comtesse » de la pièce XI ? Voy. la note à XI, 66-69.
37-38. Nous ignorons le sens de serrana et de serranz, que M. Levy (Suppl. Wört., VII, 614) cite sans les traduire. Serrana pourrait être un dérivé de serra, « montagne », et serranz un mot forgé par Bremon pour la rime.
45. Nous avons corrige q’ieu en qe ieu, pour rétablir le nombre de syllabes.
48. Nous lisons gardar[ s] pour la déclinaison ; toutefois il n’est pas impossible que la déclinaison soit sacrifiée, ici, à la rime ; cf. la note à XX, 4-6.
49-50. Ces vers ne sont pas clairs ; nous comprenons littéralement : « Il ne s’est guère mis entre nous d’intermédiaire, excepté Amour, qui est notre intermédiaire » ; le poète voudrait dire qu’il n’admet aucune intervention étrangère entre sa dame et lui.
51. Agranar, « pourvoir de grain », puis, comme ici, simplement « pourvoir », construit avec ab fins jois.
53. Nous lisons detz, au lieu de dest, puisque le poète ne tutoie, pas sa dame.
54. Aiso représente probablement les vv. 51-52.
55. Cette Audiart, à qui est adressée également la pièce XIII, était fille de Girart Ademar et petite-fille du vicomte Guillaume de Marseille. (Springer, Das altprovenz. Klagelied, pp. 78-80) ; elle est nommée plusieurs fois par les troubadours et c’est elle peut-être que chanta Pons de Capdeuil aux environs de 1220 (Diez, Leben und Werke, p. 254 ; Napolski, Leben und Werke des P. de Capdeuil, p. 27 ; Bergert, Die von den Troubadours genannten Damen, pp. 62-65). En 1228, elle épousa Bertran de Meyrargues et de Berre, de la Maison de Baux ; elle mourut en 1257, neuf ans avant son mari. — Audiart, n’étant entrée dans la famille de Baux qu’en 1228, les pièces XII et XIII ont été écrites entre 1228 et 1257, vraisemblablement à Marseille, où Ricas Novas a pu connaître Audiart et Bertran chez leur cousin Barral. |