1. Raynouard, Lexique roman, III, 378, afortir, citant les deux premiers vers de cette chanson, traduit afortitz par « affermi ». Le sens est plutôt « ambitieux », ou « obstiné ».
6-7. Le poète joue ici sur les différents sens de afortir.
— luec afortit, c'est la personne aimée, que les troubadours ont souvent désignée par des expressions semblables. Cf. Jeanroy et Salverda de Grave, Les poésies de Uc de Saint-Circ, Toulouse, 1913, p. 185 (Bibliothèque méridionale, 1re série, n. XV).
— qui a ici le sens conditionnel du latin si quis, enregistré par Diez, III 3, p. 354. On retrouve plusieurs fois qui employé avec ce sens, dans les poésies d'Aimeric : I, 23, X, 6 (variantes), XIV, 9, etc.
13. recre. Les dictionnaires n'enregistrent pas une forme neutre de recrezer ; cependant nous ne pouvons comprendre joys recre autrement.
14-16. Cf. Raimbaut de Vaqueiras, 392, 13 (O. Schultz-Gora, Altprovenzalisches Elementarbruch 4, Heidelberg, 1924, p. 160, n. XII, v. 6-7) :
Et eu ai tant de joi cobrar enveia
C'ad amor qier merce de·l sieu pechat.
Cf. aussi Peirol, 36, 12, De·l seu tort farai esmenda.
17. Cf. dans Wechssler, Kulturproblem des Minnesangs, I, p. 199, des exemples de la même idée, dans la poésie des troubadours.
17-18. per us fals fenhens voutitz Lauzengiers... Sur ce pluriel de un, cf. Diez, III 3, p. 18 (qui n'enregistre d'ailleurs, pour le provençal, que le pluriel féminin, unas). Nous le retrouvons plusieurs fois dans les poésies attribuées à Aimeric de Belenoi : XVI, 5-6, XVIII, 31. Cf. aussi Guilhem de Cabestanh, 213, 3 (A. Långfors, Les chansons de Guilhem de Cabestanh, Paris, 1924, Classiques français du Moyen Age, n. 42, p. 7, n. III, v. 12).
24. parlier guay. Les manuscrits AB ont per lieis guay, qui donnerait peut-être un sens meilleur ; cependant parlier, qui est dans la plupart des manuscrits, a moins de chances d'être inventé par les copistes.
25. folhs. Tous les manuscrits ont folhs ; toutefois une légère correction, fals semblans, rendrait le sens bien meilleur.
37-38. qui de totz captenemens Non es : esser de signifie « provenir ; appartenir » (Cf. Levy, S. W., III, esser, 12, 13) ; le sens est ici « celui qui n'adopte tour à tour une autre conduite ».
40. Quar desmesclan. Seul le manuscrit C a cette leçon ; les autres manuscrits ont tous cades mesclan ; mais c'est C qui a le bon texte, car un verbe desmesler existe aussi en ancien français. Cf. Stichel, Beiträge zur Lexicographie des altprovenzalischen Verbums, Marburg, 1890, p. 33 (Ausgaben u. Abhandlungen, n. 86).
44. N'Audiartz. C'est, peut-être, Audiart de Baux, fille de Géraud Adhémar, vicomte de Marseille, et femme de Bertran de Baux (morte en 1257), comme le pense M. Stroński (C. Fabre, Le troubadour Pons de Chapteuil, dans Annales du Midi, XIX, 1907, p. 548-549). Stimming, Bertran von Born 3, Halle, 1913 (Romanische Bibliothek, t. VIII), p. 201, note à 32, 41, pense que Audiart d'Aimeric est un senhal ; cette opinion est rejeté par Bergert, Die von den Troub. genannten.. Damen, p. 64, note 3. |