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Jeanroy, Alfred; Salverda de Grave, Jean-Jacques. Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1913.

457,032- Uc de Sant Circ

COMMENTAIRE HISTORIQUE
 
Ces coblas sont placées, dans le seul manuscrit qui les contienne, l’une après l’autre, avec nos pièces XVI, XXX, XXXIX, XL, XLI. M. Anglade (1), en parlant de XXVIII, dit qu’ « elle fait partie d’une pièce où Uc de Saint-Circ essaie de caractériser le talent de trois troubadours contemporains. De l’un d’eux, Peiramon, il ne reste plus rien et Bartsch ne le cite que d’après notre poésie. Raimon est probablement le troubadour dont il nous reste trois tensons (Bartsch., Gr., nº 393) ».
Nous ne savons pas ce qui amène M. Anglade à parler d’ « une pièce où Uc essaye de caractériser le talent de trois troubadours ». La vérité est que les trois pièces dont il s’agit ici ne forment certainement pas un tout.
Le troubadour Guillem Fabre serait, d’après M. Anglade, fils d’un autre Guillem Fabre et, par conséquent, distinct d’un troisième Guillem Fabre, fils de Pierre Raimon. Ce dernier serait mort avant 1241, son fils aurait vécu entre 1200 et 1269, tandis que l’autre Guillem serait contemporain de Giraut Riquier (2).
Comme il est probable, ainsi que nous l’avons vu, que Uc n’est pas resté dans le midi de la France longtemps après 1220, seul le Guillem fils de Pierre Raimon peut être celui à qui Uc adresse la pièce XXVIII. Et rien n’empêcherait de voir dans Peiramon du nº XXVII le père de ce Guillem, c’est-à-dire Pierre Raimon ; au besoin, le Raimon du nº XXIX pourrait être identifié avec lui. Il est vrai que, pour cela, il faudrait supposer que, de ces troubadours, aucune poésie n’a survécu.
Peiramon serait-il le même que Peire Raimon de Toulouse, contemporain de Rambertin de Buvalel ? La chronologie ne s’opposerait pas à cette identification, et il faudrait alors que Uc l’eût connu en Italie (3). Au besoin, on pourrait trouver, dans l’œuvre de P. Raimon de Toulouse, quelques ressemblances avec les poésies d’Uc (voyez plus loin). Mais il serait peu prudent de tirer des conclusions fermes de ces légères coïncidences.
 
 
 
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES
 
3. Il serait naturel de corriger a tastos, mais on ne voit pas comment cette plaisanterie se relierait à celles qui suivent ; ou encore, car il faut ici un o ouvert, atras dos, si cette locution, dont nous n’avons pas d’exemple, pouvait signifier « à reculons » ; la difficulté de sens serait au reste analogue.
 
7. Cais, d’abord « joue », puis souvent, comme ici,  « mâchoires ». Voy. les ex. de ce sens, reconnu par Alart dans Revue des l. rom., V, 296. Cf. la locution fréquente issir del cais (Rayn., II, 287).
 
8. C’est-à-dire « je vous laisse pour toute réponse un mot monosyllabique ». On a le choix entre plusieurs che tacer’ è bello.

 

Notes :

1). J. Anglade, Deux troubadours narbonnais, Narbonne, 1905, p. 21. Cf. du même, Guiraut Riquier, p. 18 ; Appel, dans Archiv, CXVI, 453 ; Jeanroy, dans Annales du Midi, XVII, 446 ; Thomas, dans Romania, XXXIV, 351. ()

2). Mais tout cela est hypothétique. Ainsi, pourquoi Joan Fabre ne serait-il pas un frère de Guillem, fils de Pierre Raimon ? ()

3). Schultz, Zeitschr. f. rom. Philol., VII, 201 ; Briefe des Trobadors Raimbaut de Vaqueiras, p. 127. ()

 

 

 

 

 

 

 

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