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Meyer, Paul. Les derniers troubadours de la Provence d'après le chansonnier donné à la Bibliothèque Impériale par M. Ch. Giraud. Paris: Librairie A. Franck, 1871.

050,001- Berenguier Trobel

 

§ XIV

Berenguier Trobel.

 

Le nom de ce troubadour, aussi bien que son œuvre, est demeuré jusqu’à présent inconnu. Les deux pièces que le ms. Giraud lui attribue accusent, tant par la faiblesse du style que par certaines particularités de la langue (1), les dernières années du XIIIe siècle, sinon le commencement du XIVe, Du reste, les allusions historiques qui seules peuvent fournir des dates précises, y manquent absolument. La première de ces deux pièces est une série de conseils, tels qu’on en trouve ordinairement dans les coblas esparsas, sur l’art de se faire des amis et de les garder. Entre beaucoup d’avis fort sages on y lit celui-ci qui pèche peut-être par excès de prudence : « Lorsque vous vous serez attaché un ami, tâchez de vous rendre maître de quelques uns de ses secrets, ne lui confiant les vôtres qu’avec réserve et ne lui laissant pas connaître votre côté faible. Ouvrez-lui votre cœur de telle façon que, votre amitié venant à s’affaiblir ou à s’évanouir tout à fait, ou un différent s’élevant entre vous, s’il connaît votre cœur, vous connaissiez le sien deux fois autant ».

La seconde pièce est une doléance sur les peines qu’Amour impose à ceux qui le servent. Elle est pleine des lieux communs de la poésie amoureuse et contient dans son premier couplet deux comparaisons qui sont tout a fait dans la tradition classique (2). Les deux pièces de B. Trobel sont l’une et l’autre en forme de chansons et riment par abba ccdd, série qui est des plus communes dans la poésie des troubadours (cf. ci-dessus §§ X, 1, XII, 1 et XIII).

 

Notes :

1. Par ex. (v. 6) de[s]guia pour de[s]guiza, rimant avec follia, et so’s pour so es. ()

2. Voici toute une série de commencements analogues à celui de la seconde pièce de B. Trobel :
Aissi cum selh qu’a estat ses senhor. — Moine de Montaudon.
— — — qu’a la lebre cassada. — Aim. de Peg., Guiraut de Salaignac ou P. Bermon.
— — — qu’am e non es amatz. — Arn. de Mar.
— — — qu’a mal plag e sobrier. — Moine de Mont.
— — — qu’atrob’ en son labor. — Bertr. Carbonel.
— — — que anc non ac cossire. — Arn. de Mar.
— — — que franchamen estai. — G. Riq.
— — — que laissal fuelh. — Guill. de Cabestanh.
— — — qu’em poder de senhor. — R. Jorda.
— — — qu’entr’els pus assajans. — B. Carb.
— — — qu’es en mal senhoratge. — Moine de Mont.
— — — ques met en perilh gran. — B. Carb.
— — — qu’es vencutz e sobrat. — Alegret.
— — — qu’es vengutz en riqueza. — J. Esteve.
— — — que tem qu’amors l’aucia. — Perdigon ou Arn. de Mar.
— — — que trabuca e peza. — B Carb.
— — — qu’on men’al jutjamen. — Moine de Mont. ()

 

 

 

 

 

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