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Ricketts, Peter T. Les poésies de Guilhem de Montanhagol, troubadour provençal du XIIIe siècle. Toronto: Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1964.

225,012- Guilhem de Montanhagol

DATE DE LA PIÈCE : 1257.
 
Avec les pièces XI, XII et XIII, celle-ci complète le groupe de poèmes adressés au “Reys Castellas” et parle directement de la prochaine élection d’Alphonse X comme empereur (1257) et de l’invasion mongole dite de 1258 (cf. sur la date, F. Diez, Leben und Werke (Leipzig, 1882), p. 466 et De Lollis, Sordello, p. 287). On s’explique facilement l’allusion à l’invasion mongole, car le siège de Baghdad commença en 1256. Son caliphe ne se rendit qu’en 1258 (le 10 février) (cf. René Grousset, L’Empire mongol (Paris, 1941), t. I, p. 313). Il est donc possible que les nouvelles de l’attaque mongole aient effrayé les Européens dès 1257. La seule base historique qui soit vraiment sûre est l’allusion à l’élection d’Alphonse. Comme Guilhem dit : “l’emperis vos aten” (v. 41), il paraît que la pièce est de peu antérieure à l’avènement d’Alphonse et non pas postérieure à cette élection, comme le pense Coulet (p. 156).
 
 
NOTES.
 
3. La construction de la phrase se planhon de desmezura de lor senhors demande une explication. Coulet (p. 157) croit qu’il s’agit de deux régimes, desmezura et senhors, employés en même temps, et traduit (ibid.) : “les peuples se plaignent de leurs seigneurs au sujet de leur injustice.” Cette construction est peu vraisemblable. Il s’agit plutôt de ceci : un seul régime, desmezura, où le de de de lor senhors signifie ‘de la part de’. Je traduis donc : “les sujets se plaignent d’injustice de la part de (ou chez) leurs seigneurs et les seigneurs souvent de la part des sujets,” autrement, “reprochent à leurs seigneurs leur injustice, etc.,...”
 
5. mal talen — ‘mécontentement’ et non pas “passions mauvaises” (Coulet, p. 189). Cf. aussi, SW, VIII, 20, ‘Unzufriedenheit’.
 
11. si ve esta dezaventura. Coulet prend le si de cette phrase comme une conjonction (cf. p. 158). Mais il semble bien, d’après Jeanroy, qu’il s’agisse ici d’un adverbe d’affirmation (AdM, X, 353). Il convient de traduire : “ce mal arrivera — que dis-je, il arrive aux chrétiens.”
 
22-24. Cette critique des prêtres semble être une allusion à un verset de la Bible : “Qui enim habet, dabitur ei, et abundabit ; qui autem non habet, et quod habet auferetur ab eo” (Biblia Sacra, Vulgatae Editionis (Paris 1868), Matt. XIII, 12). Guilhem suggère que la Bible permet cette injustice : “et l’Écriture Sainte ne ment pas.”
 
25. E·l gran senhor. Coulet donne E·ls grans senhors (p. 155) et explique que “l’accusatif pluriel commençait déjà à être la forme du pluriel sans distinction de cas.” Mais il ne semble pas que, dans le ms. C, ce soit le cas ; cf. v. 4 : e·l senhor (cas sujet). D’ailleurs, Jeanroy (AdM, X, 353) fait remarquer : “Rien n’invite à substituer le cas régime au cas sujet... il y a dans C, faute contre la déclinaison qu’il faut corriger.”
no prendon cura. Prendre cura est mentionné par Levy (SW, I, 429), mais non pas se prendre cura qu’à employé Coulet (pp. 158, 159), qui y voit une influence de l’expression synonyme, se dar cura. J’ai pu trouver un exemple de cette construction exacte dans la poésie de Giraut de Bornelh (éd. d’A. Kolsen, Sämtliche Lieder des Trobadors Giraut de Bornelh, erster Band (Halle, 1910), p. 460) :
 
Deus no pren cal que cura,
Nos n’irem l’ambladura !
 
et au glossaire (ibid., zweiter Band (Halle/Saale, 1935), p. 165) : “prendre cura de ... sich kümmern an.”
 
36. e servir leyalmen. Coulet donne (p. 156) e·l servir leyalmen contre les mss. Cf. d’ailleurs, la note de Tobler (Archiv, CI, 465) : “allen Hdss. entgegen und im Widerspruch zu einem lang anerkannten Gesetze vor dem Infinitiv ein tonloses Pronomen einzuschalten, dessen noch dazu der Satz gar nicht bedarf.”
 
42. atendemen fai de Breto. Comme le fait remarquer Coulet (p. 159), les allusions à l’attente des Bretons, qui espèrent voir le retour du roi Arthur, sont fréquentes chez les troubadours. Cf. la remarque de Guilhem Adémar (éd. d’Almqvist, p. 124, VI, vv. 15, 16) :
 
C’anc non auzi, fors de Breto,
D’om en tant long’atendezo.

 

 

 

 

 

 

 

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