3-4. Cf.:
Vida es anta e desonors
Qui non a pretz segon qu'es sa ricors.
(Cadenet, in Mahn, Werke, III, 63.)
6. son cor e s'esperansa. — Les deux mots allaient souvent ensemble.
Sol Dieus mi gart, Rambaut, mon Escudier
En cui ai mes mon cor e m'esperanssa.
(Appel, Chrestomathie, 90, 55.)
7. faitz d'agradansa. — Sur cet emploi de de, cf. II, 2, & la note.
13. Le subjonctif prec doit s'expliquer ici comme ailleurs ( III, 29; VII, 33) par le souvenir de la construction latine de la proposition relative, le relatif ayant la valeur de talis ut = capable de. On n'affirme pas une réalité, mais une possibilité.
17. voler, qui signifie vouloir, désirer, est ici à peu près synonyme de amar. Sur ce sens particulier du mot, cf. Canello, Arnaldo Daniello, p. 209.
ben lialmen. — La conjonction et qui devrait unir ces deux adverbes est, comme souvent ailleurs, omise. Cf. VI, 23, & la note.
21. C'est en tant qu'attribut apparent de esser que donatz est ici au cas sujet.
23. Le mot vilimen n'est pas dans Raynouard, mais le sens & la formation en sont clairs.
24. Sur l'expression se dar = éprouver, ressentir, cf. VII, 33, & la note.
26. per un cen. — Expression adverbiale très fréquente chez les troubadours & qui a la valeur d'un superlatif. Cf. de Lollis, Sordello di Goïto, p. 307.
27. La phrase est construite d'une façon un peu irrégulière & se termine autrement qu'elle n'avait commencé, d'où l'absence de pronom devant de sidons, mais cela ne nuit pas à la clarté.
Sur l'emploi de l'article avec l'adjectif possessif mieus, tieus, sieus, cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 61.
30. Sur l'importance de la mezura non seulement en amour, mais dans la vie tout entière, cf. la pièce XIII. — C'est le principe essentiel du nouvel idéal de la vie courtoise. Cf. Introduction, L'œuvre de Montanhagol.
31. so enten = à mon avis. Formule sans valeur véritable, comme en trouve souvent à la fin du vers. Cf. IV, 11, & la note.
32. e [ que] = & plutôt. Sur ce sens particulier du mot, cf. IV, 17, & la note.
quar = parce que, & précède la proposition principale. Sur cet emploi du mot, cf. III, 38, & la note.
i peut être entendu au sens de en cela ou, mieux encore, être considéré comme synonyme de lui & se rapportant à quascus amans. Sur cet emploi de i pour désigner non une chose, mais une personne, cf. VI, 23, & la note.
33. Les manuscrits, quoique très altérés, nous mettent cependant sur la voie du mot à rétablir, & le sens de esterna = trace, exemple, convient tout à fait au sens général de la phrase. Le mot n'est pas dans Raynouard qui n'enregistre que la forme masculine estern (Lex. Rom., III, 216), mais se trouve dans Diez (Etymologisches Woerterbuch, 4e édit., 576) qui en donne l'exemple suivant attesté par la rime:
Qu'en Gausbertz
Non es tan certz
Per los sans de Palerna
que·l pantays
del pel non lays
si sec la vostra esterna.
(Gavauda, in Mahn, Gedichte, 752.)
Sur l'omission de que en tète de la proposition subjonctive, cf. Diez, Grammaire, trad, franç., III, 312.
34. La conjecture meron au lieu de menon AF, mermon I, memon K, nous paraît satisfaisante tant au point de vue paléographique que pour le sens. Le poète reprend ici l'idée qu'il a déjà exprimée ( VIII, 18) sur le châtiment dû aux faux amants: Ez ieu vuelh ben que·lh fals truebon bauzia.
37-38. Le poète feint de continuer la véritable tradition de l'amour courtois & de considérer comme imputable à la seule perversité de certains troubadours ou de certains amants les excès qui ont compromis aux yeux de leurs ennemis l'amour & la poésie. Cf. Introduction, L'œuvre de Montanhagol.
n = en est construit avec passar, comme nous l'avons vu avec issir, avec anar, dans s'en anar & en général avec tous les verbes qui expriment une idée de départ, de séparation, &c. Cf. VII, 21, & la note.
41. pero = c'est pourquoi. — Sur ce sens du mot, cf. VII, 21, & la note.
43. tornatz en balansa doit être entendu au figuré = mis en doute, mis en discussion, c'est-à-dire est « discuté, décrié », à moins que tornar en balansa ne soit synonyme de balansar & ne signifie « pousser, jeter, repousser, rejeter ». Cf. E. Levy, Provenz. Supplem. Woerterbuch, I, 122.
45. blàsmes e dans = les rigueurs & les condamnations du clergé.
46. los mals... dels amadors. — Le régime est séparé du mot auquel il se rapporte par un mot intercalé. Cf. IV, 46, & la note, & Appel, Provenz. Inedita, XXVII.
cossen a ici un sens différent de celui qu'il avait au vers 35, où il signifidit accorder. Ici il signifie approuver, comme dans ce passage de Guilhem de Puycibot cité par Cnyrim, Sprichwoerter, p. 49:
Qui consen faillimen d'autrui e no l'en repren
Companhier es e parsoniers.
56. Sur cet emploi de de accompagné d'un substantif, cf. II, 3.
56. E·l mielhs del mon. — Le mot n'est pas seulement employé en provençal comme adverbe ou comme adjectif. Il est souvent aussi employé substantivement soit au sens neutre: la meilleure chose, soit comme ici pour désigner une personne d'un mérite éminent. Cf. Bertran de Born, p. 251.
58. Ailleurs déjà ( II, 53), le poète avait loué le « rey Castelan », mais rien ne nous permettait de décider s'il s'agissait de Ferdinand III ou de son fils Alphonse X. Mais ici il apparaît très nettement que ce « reys joves » ne peut être qu'Alphonse, & que la pièce est dès lors postérieure à 1252, date de son avènement. Montanhagol semble, à ce moment, être allé à la cour de Castille pour y chercher la protection que tant d'autres troubadours y avaient trouvée. Cf. Milá y Fontanals, Los trovadores en España, p. 196 sq.
59. Sur ce sens de prendre = recevoir, cf. V, 33, & la note. |