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Coulet, Jules. Le troubadour Guilhem Montanhagol. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1898.

225,011- Guilhem de Montanhagol

1. Sur le sens de se chauvir = se garder de, prendre garde à, cf. VIII, 8 & la note. — Sur la construction même du verbe avec le subjonctif non précédé de que, cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 313.
 
3. desconoyssensa a ici encore le sens de « folie, sottise », & par suite de « faute ». Sur ce sens du mot inconnu à Raynouard, cf. la note à V, 7.
 
7. dever indique ici le devoir, la nécessité qui résulte de la nature même; il est ici synonyme de nécessité naturelle.
 
9. prezan peut avoir soit le sens actif du participe présent, soit, comme ici, le sens du participe passé, & être synonyme de prezat. Cf. Stimming, Bertran de Born, p. 255 — D'autres participes présents ont aussi ce double sens. Cf. conoissen, in Appel, Chrestomathie, au Glossaire.
 
10. segle indique le monde, le siècle & par suite l'esprit du siècle. Ici il s'agit bien évidemment de l'esprit nouveau, des maximes nouvelles, qui prétendent se substituer aux idées courtoises. Sur la construction proleptique de del segle, cf. I, 20.
 
12-13. Sur l'emploi de l'article avec l'adjectif possessif, cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 61
.
15. pro vi e fromen. — Sur cette construction de pro, cf. la note à IX, 36.
 
17, metran a ici, comme l'ancien français metre, le sens de « dépenser ». L'idée même se retrouve chez Colin Muset (édit. Bédier, VII, p. 111):
           
Quant plus ont or et argent
Vair et gris et dras de soie,
Tant sont moins large metant
Plus que Jeus qu'usure prent.
 
28-29. Dans un sirventes antérieur, & que nous considérons comme de peu postérieur à 1233, c'est-à-dire à l'établissement de l'Inquisition dans le Toulousain, le poète accusait nettement le clergé de défendre le luxe des vêtements (IV, 28). Nous voyons par ce passage même que, quelques années après, les rigueurs de l'Inquisition s'étaient adoucres, probablement depuis 1237 & l'adjonction des Franciscains aux Dominicains dans les fonctions d'inquisiteurs. (Cf. Introduction, L'œuvre de Montanhagol.) — On tolérait le luxe des vêtements, mais on continuait à défendre les libéralités nécessaires à la vie courtoise & ce qui en était le principe, l'amour & le service des dames.
 
30. captenensa ne signifie ici ni « conduite » ni « manière », les seuls sens indiqués par Raynouard (Lex. rom., II, 328); mais le contexte indique bien qu'il signifie « toute façon d'être extérieurement, l'extérieur. »
 
31. trop ne signifie pas trop, mais, comme souvent ailleurs très.
 
34. Le poète disait ailleurs (IV, 10) que mépriser ainsi pretz & do c'était aller contre les desseins de Dieu:
 
quar Dieus vol pretz e vol lauzar.
 
37. Il semble bien que le poète ait employé à dessein la forme de l'adjectif cumenges. Le seul qui fut vraiment Coms de Cumenges était le chef de la maison de Comminges Bernard VI. Or, nous croyons qu'il s'agit ici non de lui, mais de son neveu Roger de Comminges, fils du comte de Pailhas & sans doute l'époux de la Guiza dont il est question plus bas. Il est appelé ici Coms Cumenges, de même que dans plusieurs textes il est désigné comme Roger comte de Comminges. Mais en réalité, ainsi que l'a montré M. Molinier, il faut entendre Roger de Comminges, comte, car tout en appartenant à la famille il n'était pas comte de Comminges, mais de Pailhas. (Cf. Histoire générale de Languedoc, VI, 125, note.) L'éloge que le poète fait ici de lui s'explique très bien si l'on songe à la noble conduite que lui & son père avaient tenue dans l'affaire de 1242. Bien que le comte de Foix, leur suzerain immédiat, leur eût donné l'exemple de la défection, ils restèrent fidèles à Raymond VII, leur suzerain médiat, jusqu'à ce que celui-ci eût déposé les armes. Le Toulousain Montanhagol devait leur en être reconnaissant. Si l'on admet notre hypothèse, la pièce est évidemment postérieure à 1242. Sur Roger de Comminges, cf. Hist. gén, de Languedoc, VI, 760-761.
 
39. que·l sobrenoms... de vos. — Sur l'emploi assez rare du pronom personnel remplaçant l'adjectif possessif, cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 63. — Sur la construction même & la séparation du régime, cf. la note à IV, 47.
 
40. Sur ce sens de devezir = expliquer, interpréter, cf. VII, 50, & la note. — Sur l'emploi de qui = si l'on, cf. la note à I, 16.
 
42. crezon est pris ici dans un sens particulier & est employé à peu près de même façon que lorsqu'on dit:« je lui crois telle qualité, c'est-à-dire je crois qu'il y a en lui. »
 
43. cumenjar, Cumenges. — Le poète joue sur les mots comme il l'a fait souvent ailleurs, en particulier comme il a fait pour Proensa, Falhensa (V, 9 sq.).
 
46. Cet empereur est Frédéric II (1215-1250), que le poète a loué ailleurs sans doute pour l'amitié qu'il témoignait au comte de Toulouce. En 1243, peut-être peu avant la composition de ce sirventes, il venait de lui rendre le marquisat de Provence & du Venaissin. Cf. la note à IX, 20.
 
48. Sur le sens de quar = parce que, & sa construction particulière, cf. III, 38, & la note.
 
49. a représente ici non ad mais ab. Cf. de même, VIII, 58.
daurar, pour lequel Raynouard (Lex, rom., II, 146) ne donne que le sens propre de dorer, couvrir d'or, doit être pris ici au sens figuré de orner, parer, comme dans ce passage d'Aimeric de Péguilhan:
           
Na Biatritz d'Est, l'enans
De vos mi platz qeis fai grans
C'a vos lauzar si son près tuich li bo
Per q'ieu ab vos dauri mon vers-chansso.
(Crescini, Manualetto, 34, 61.)
 
Le poète avait dît à peu près de même en parlant d'une dame qu'il voulait faire d'elle l'ornement de ses chants.
 
qu'ab lei vuelh far totz temps mos chans grazir.
(VIII, 57.)
 
50. Le rapprochement dans la même pièce des deux noms de Coms Cumenges & de Guiza rend assez vraisemblable l'hypothèse que cette Guise n'est autre que la femme de Roger de Comminges dont l'existence nous est attestée de 1240 à 1260. Cf. la note à VII, 49.
 
53. enquer. — Raynouard (Lex. rom., III, 540) ne donne pour ce mot que le sens de encore. Ici il signifie plus particulièrement désormais, à l'avenir. Cf. des exemples du même sens in Appel, Chrestomathie, au Glossaire.
Comment faut-il entendre ce blâme adressé par le poète aux parents de Guise? Faut-il penser que dans l'affaire de 1242, où Roger de Comminges s'était si noblement conduit, la famille même de Guise avait fait défection au comte de Toulouse? Guise appartenait sans doute à une des maisons du pays de Foix qui avaient fait alliance avec le roi de France, peut-être à la maison même du comte de Foix, si l'on song, aux nombreuses unions qui ont rapproché les deux familles de Foix & de Comminges.

 

 

 

 

 

 

 

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