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Coulet, Jules. Le troubadour Guilhem Montanhagol. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1898.

225,014=437,030- Guilhem de Montanhagol

2. del ric comte plasen proensal. — Au lieu de dire: del ric e plasen comte proensal, le poète profite de la liberté qu'a le provençal de placer l'épithète indifféremment avant ou après le substantif & de juxtaposer, sans les joindre par la conjonction, deux épithètes se rapportant au même substantif. Cf. Diez, Grammaire, trad. Franç, III, 417, & la note à VI, 38.
 
12. qui = si l'on. Sur cet emploi du mot, cf. I, 16.
 
13. Sur le sens de l'expression per un cen, cf. X, 26, & la note.
 
15. Protestation d'amour que l'on retrouve souvent ailleurs. Cf. Bertran Carbonel, E que val mays per que ieu muer viven || Sufren grans mals mai si a vos plagues; Bernart de Bondeills, Mostres ades ses tot alongamen || A la gensor quem fai viure muren, & Folquet de Marseille, jouant sur cette antithèse:
 
Mas tan mi son li consir e l'afan
Que viu quant muer per amor finamen
Donc muer e viu? Non, mas mos cors cochos
Mor e reviu de cosir amoros.
(A vos midons volh...)
 
21. Sur cet emploi de penre = prendre, comme intransitif avec le datif de la personne, le sujet étant un substantif désignant un sentiment, une affection, &c., cf. la note à VI, 14.
 
23. Sur l'omission de la conjonction et entre les deux attributs, cf. la note à VI, 32.
 
24. Tan se rapporte directement à penria, les vers 22 & 23 formant comme une sorte de parenthèse.
 
26. Sur l'omission de la conjonction que devant la proposition subjonctive dépendant de val, cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 313.
 
27. Ici, comme plus bas aux vers 38, 63, lieys, a son sens primitif de pronom démonstratif, que son emploi postérieur & plus fréquent comme pronom personnel a fait parfois oublier. II est cependant mentionné par Raynouard, Lex. Rom., IV, 69.
 
31. Apropos de ce vers, M. de Lollis (op. cit., p. 287) remarque, avec raison, que enguanatz au lieu d'être à l'accusatif par accord avec le régime vos est au nominatif, & que se trobar est ici construit avec l'attribut au nominatif, par analogie avec les verbes qui signifient: être, sembler, &c. (Cf. Stimming, Bertran de Born, p. 229.) Mais il est inutile d'attribuer au verbe un sens particulier. M. de Lollis le traduit par ritrovarsi = se retrouver. Comment ce sens peut-il s'accorder avec le contexte? En réalité, le verbe se trobar a son sens tout naturel de se trouver, être par hasard: « S'il se trouve que vous soyez trompé... »
 
32. forsenatz est, avec raison, au nominatif. Stimming (Bertran de Born, p. 296) distingue, en effet, semblar au sens d'égaler, qui se construit avec l'accusatif, & semblar au sens de paraître, dont l'attribut se met au nominatif.
 
34. Guiraud de Borneilh dit de même:
 
Toza, que deshonratz
Es qui ama desamatz.
(Lo dous chant d'un ausel.)
 
36. Sur le sens de se castiar = se corriger de, renoncer à, cf. la note à VI, 12.
 
38. Il semble bien que lieys ait ici la valeur d'un véritable génitif & qu'il faille entendre per lunh galiamen de lieys. Que la particule casuelle de puisse être sous-entendue, c'est là un fait connu, & que le déterminatif puisse précéder le déterminé, c'est ce que montre l'exemple cité par Diez: ses deu licencia = ses licencia de deu. Cf. Diez, Grammaire, trad. franç., III, 128. Nous avons déjà trouvé une construction analogue l'autruy dreg = lo dreg d'autruy. (X, 28.)
 
42. Vuelh sapcha. — Sur l'omission de la conjonction que, cf. la note au vers 26.
 
45. Malgré l'opinion de Lollis (op. cit., p. 287), nous croyons que, ici aussi bien qu'au vers 68, sos cors n'est autre chose que la locution périphrastique équivalente au pronom personnel à elle. Cf. la note à III, 8. Ce qu'il faut remarquer ici, c'est la possibilité de déterminer encore par une épithète le substantif cors, de sorte que sor cors prezatz équivaut à: elle, l'honorée, l'adorée.
 
47. De Lollis n'a pas vu que le vers a une syllabe de trop dans le manuscrit; il faut corriger & lire: ni qu'en lieys. On s'explique très bien que le cum du vers précédent ait pu, par erreur, se glisser dans celui-ci.
 
49. C'est à tort que de Lollis (op. cit., p. 287) considère ici tenc comme construit avec le datif de la qualité & l'accusatif de la personne. En réalité, qui n'a d'autre valeur que celle du latin si quis = si quelqu'un, si l'on. Sur cet emploi du mot, cf. la note à I, 16.
 
50. en autruy chauzimen équivaut à en lo chauzimen d'autruy. Sur le sens & la construction du mot autruy, cf. la note au vers 38, & aussi celle à X, 28.
 
52. Nous sommes d'accord avec de Lollis (op. cit., p. 287) pour corriger le vers du manuscrit, trop court d'une syllabe, & pour rétablir le pronom o.
 
55. totz sos pessatz de la bela. — On pourrait songer à supposer une faute du manuscrit & lire: los pessatz. Mais les exemples d'emplois pléonastiques du pronom ne sont pas rares en provençal, que le génitif du possesseur précède ou suive. Cf. Son bellas sas faissos de lieis; son cosin del dalfin, cités par Diez, Grammaire, trad. franç., III, 66.
 
63. Sur le sens démonstratif de lieys, cf. la note au vers 27.
 
67. don, non pas comme le dit de Lollis (loc. cit.), = pourquoi, mais de laquelle chose, de quoi, se rapportant à ce qui précède: « De quoi si elle était bien persuadée... ».
 
68. sos cors = elle; mieus = lo mieus (cors) = moi. Sur la valeur de cette locution, cf. la note au vers 45.
Il est inutile d'attribuer à don, comme le fait de Lollis, un sens particulier: di ciò di cui = « de ce par quoi », & d'admettre une ellipse tout à fait exceptionnelle du pronom démonstratif. Il en cite un autre exemple (cf. op. cit., p. 267), mais qu'on pourrait expliquer tout autrement. En tout cas, pour le cas présent, don n'a d'autre valeur que celle du relatif de qui, par qui: « Et de cela, si elle était bien assurée elle par qui je suis tourmenté. »
Il faut remarquer comme exceptionnel cet emploi du pronom possessif mieus sans l'article défini.
 
70. Le manuscrit donne cuy mais deuria. Sans doute, cuy pourrait bien être ici le cas sujet du relatif. Sur les échanges de formes entre qui & cuy, cf. de Lollis, op. cit., 254. Mais comment entendre mais = plus, davantage? Faut-il admettre qu'il pourrait signifier plutôt? Encore cela serait-il peu satisfaisant. Nous croyons nécessaire de corriger en c'ueymais deuria, & d'entendre don comme un relatif qui devrait être régulièrement rattaché à la première proposition relative par et. Mais les omissions de la conjonction entre deux propositions coordonnées ne sont pas rares. (Cf. XII, 11-12, & la note.) On a ainsi un sens convenable: « La joie qui désormais devrait m'échoir & qui me fait sécher d'envie. »
 
73. Sur la place des épithètes, ricx, presatz, & l'omission de la particule et, cf. la note au vers 2.
 
76. proensals est séparé par une proposition tout entière du mot auquel il se rapporte. Cf. des constructions analogues, in Appel, Provenz. Inedita, XXVII. Ce comte provençal, c'est Raymond Bérenger, l'ancien ennemi de Raymond VII, qui, au moment où écrit le poète, est devenu son ami, d'où les éloges qu'il lui accorde.

 

 

 

 

 

 

 

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